Une large MAJORITÉ de Français favorable à une nationalisation des AUTOROUTES
Les tarifs des autoroutes ont augmenté de 21,7 % entre 2007 et 2013 pour une inflation mesurée à 1,66 % sur la même période.
Un résultat presque sans appel contre les sociétés gestionnaires d'autoroutes françaises. Accusées de réaliser des marges excessives, ces entreprises sont désormais dans le collimateur du gouvernement, et des Français, selon le dernier sondage TILDER/LCI/OpinionWay publié jeudi 29 janvier 2015.
D'après cette étude, 78% des Français seraient donc favorables à la nationalisation des autoroutes.
Vers une nationalisation des sociétés d'autoroutes ?
Ce résultat est d’abord un sérieux caillou dans la chaussure des sociétés d’autoroute. Il prouve que la communication des concessionnaires ces dernières années n’a pas réussi à démontrer l’intérêt des privatisations de 2006 et, au-delà, la valeur ajoutée "bénéfice client" de la gestion par le privé de nos voies rapides. La conséquence est que ces sociétés n’ont plus aujourd’hui que le juridique comme axe de défense possible, mettant en avant leurs contrats et les engagements de l’Etat.
C’est un axe on ne peut plus légitime que celui du respect contractuel auquel vient s’ajouter la facture de ce qui serait une résiliation anticipée, soit près de 40 milliards d’euros. Un chiffre qui pourrait aussi faire réfléchir les contribuables français. Néanmoins, la difficulté pour les concessionnaires est maintenant de gérer une communication très défensive dont la dimension contentieuse ne sera pas très porteuse dans l’opinion. Par ailleurs, le sujet n’est pas aisé non plus pour le gouvernement.
Derrière le discours de défense du pouvoir d’achat et une certaine dénonciation des profits des sociétés d’autoroute, il y a tout de même celui du respect des engagements, même s’ils ont été pris par un gouvernement d’une autre couleur politique. De ce point de vue là, c’est le même sujet que sur l’Ecotaxe. On se souvient que Ségolène Royal avait dû rectifier le tir après avoir voulu résilier purement et simplement le contrat avec Ecomouv, que la France s’est finalement engagée à payer. Pour le gouvernement aussi, la communication contentieuse risque de ne pas être facile.