« On occupe les élèves, mais on ne les instruit plus ! – Le projet de réforme du collège est rejeté par les syndicats d’enseignants FSU, SNALC, FO, CGT et Sud
La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem doit présenter vendredi 10 avril 2015 son projet de réforme des collèges au Conseil supérieur de l’éducation. La réforme serait applicable dès la rentrée 2016.
A un tronc commun obligatoire pour tous, sont ajoutés des « enseignements » complémentaires variables selon les élèves et inclus dans les emplois du temps.
Quels sont ces « enseignements » complémentaires? – un accompagnement personnalisé selon les élèves: 3 heures en 6ème, au moins 1 heure en 5ème, 4me, 3ème. – des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) croisant plusieurs disciplines sur un «projet conduisant à une réalisation concrète individuelle ou collective» définis autour de huit thèmes: «développement durable», «information, communication et citoyenneté», «langues et cultures de l’Antiquité», «langues et cultures étrangères ou régionales», «monde économique et professionnel», «corps, santé, sécurité», «culture et création artistiques», «sciences et société».
On occupe les élèves mais on ne les instruit plus. A travers ces deux mesures, ce sont au moins 400 heures d’enseignement disciplinaire perdues sur l’ensemble de la scolarité au collège pour chaque élève.
C’est le conseil d’administration du collège qui définira l’organisation des enseignements, en particulier celui des enseignements complémentaires, disposant ainsi de 20% de l’utilisation de la dotation horaire. C’est donc au niveau local, et plus national, qu’une partie importante des horaires et des contenus enseignés serait fixée.
La réforme introduit la LV2 ( langue vivante) en 5ème mais elle supprime les sections bilingues, européennes et internationales, qualifiées d’élitistes. Le maintien du latin dépendrait du projet éducatif adopté par le collège.
L’ensemble des syndicats, SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNALC-FGAF, SN-FO-LC, CGT-Educ’action et SUD-éducation refuse ce projet de réforme qui «est fondé sur l’autonomie des établissements», institutionnaliserait «la mise en concurrence entre les disciplines, les enseignants et entre les établissements, fragiliserait la structuration disciplinaire du collège et engendrerait toujours plus d’inégalité entre les élèves». Ces syndicats demandent le retrait du projet.
SOURCE: