ISRAËL : « Les actes d’intimidation du gouvernement israélien ainsi que les attaques et menaces imputables aux colons se multiplient » [AMNESTY INTERNATIONAL]
Israël doit protéger les défenseurs des droits humains
[15/04/2016]
Arrestations et détentions arbitraires, blessures, actes de torture, restrictions imposées aux associations: les actes d’intimidation et attaques à l’encontre des défenseurs des droits humains se multiplient en Israël et dans les territoires occupés.
Les actes d’intimidation du gouvernement israélien ainsi que les attaques et menaces imputables aux colons se multiplient. Cette escalade a créé un environnement de plus en plus dangereux pour les personnes qui défendent les droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Les droits de la population palestinienne à la liberté d’expression et d’association dans les territoires palestiniens occupés sont régulièrement violés. Des initiatives législatives récentes affectent de plus en plus les juifs israéliens qui critiquent le gouvernement et ses pratiques.
INTIMIDATION D'OMAR BARGHOUTI
Au cours d’une conférence anti- BDS qui s’est tenue le 28 mars 2016 à Jérusalem, des ministres israéliens ont lancé des appels évoquant des menaces, y compris de violences physiques à l’encontre des militants du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS). Ces propos font craindre pour la sécurité et la liberté d’Omar Barghouti, défenseur palestinien des droits humains, ainsi que d’autres militants du mouvement.
Omar Barghouti, cofondateur et porte-parole de BDS, fait campagne pour qu’Israël ait à rendre des comptes pour les violations des droits humains, entre autres violations du droit international. Il préconise le recours à des moyens non violents à cette fin. Il a été personnellement attaqué dans des commentaires et des déclarations faites par des participants à la conférence, dont des ministres, qui l’ont décrit comme une menace à éliminer.
Une déclaration particulièrement alarmante a été faite par le ministre des Transports, du Renseignement et de l’Énergie atomique, qui a appelé Israël à s’engager dans des « éliminations civiles ciblées » de leaders du BDS avec l’aide des services de renseignement israéliens. Cette expression évoque les « assassinats ciblés », un terme qui décrit la politique israélienne prenant pour cible les membres de groupes armés palestiniens. D’autres ministres ont qualifié de menaces les les militants du BDS et appelé à leur faire « payer le prix » de leur action, avant d’expliquer que cela ne signifiait pas des « violences physiques ». Le ministre de l’Intérieur, a déclaré envisager de retirer le statut de résident permanent en Israël d’Omar Barhouti et de le priver du droit de voyager librement. Celui-ci a confié à Amnesty International être très inquiet pour sa sécurité et celle de sa famille.
LES MENACES DE MORT CONTRE IMAD ABU SHAMSIYEH
Le 24 février 2016, Imad Abu Shamsiyeh, un habitant palestinien de Hébron, a filmé l’exécution extrajudiciaire présumée d’Abed al Fatah al Sharif par un soldat israélien. La vidéo a été diffusée par l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, ce qui a entraîné l’arrestation du soldat, qui fait l’objet d’une enquête. Depuis la diffusion de la vidéo Imad Abu Shamsiyeh a reçu des menaces de mort proférées par des Israéliens vivant dans les colonies illégales voisines, et par le biais d’appels téléphoniques et de messages. Des colons israéliens ont également jeté des pierres sur sa maison. Cet homme avait déjà été attaqué à maintes reprises par des colons israéliens vivant à proximité de son domicile, à titre de représailles parce qu’il recueillait des informations sur les atteintes aux droits humains. Le Palestine News Network a également signalé que des soldats israéliens avaient fait une descente à son domicile dans la nuit du 29 mars, officiellement pour vérifier l’identité de défenseurs locaux et étrangers des droits humains qui vivaient chez lui à la suite des menaces
MENACES DE MORT CONTRE LE PERSONNEL D'AL HAQ
Al Haq est l’une des ONG palestiniennes de défense des droits humains les plus éminentes et respectées. Ces derniers mois, elle a été la cible – ainsi que d’autres ONG palestiniennes- d’une campagne continue visant à porter atteinte à son travail au moyen d’appels téléphoniques et de courriels anonymes. En février et en mars 2016, un membre du personnel d’Al Haq ainsi que le directeur de l’ONG ont reçu des menaces de mort directement liées à l’action de l’organisation auprès du Tribunal pénal international (TPI) de La Haye.
LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE SUR LE SITE D'AMNESTY INTERNATIONAL
(lien ci-dessous) :