« Cela fait 100 ans que vous vous trompez! » : Danielle Bleitrach répond à L'INSULTE de VALLS !
Ce qui domine c’est non seulement la fatigue après un hiver éprouvant mais quelque chose qui ressemble à de la colère. Ce qui a déclenché le ras le bol de ce moment ça a été la phrase de Manuel Valls: « Cela fait 100 ans que vous vous trompez! » Phrase méprisante adressée à un très beau discours d’André Chassaigne, tandis qu’à la tribune, Bartolone ricanait. Oui ce même Bartolone avec lequel récemment Pierre Laurent levait le poing dans une sordide comédie qui ne trompait personne et a consacré la victoire de la droite dans la région parisienne…
« Vous vous êtes trompé depuis 100 ans! » a osé dire Manuel Valls,. Venant du représentant d’un parti qui ne cesse de se déshonorer depuis le choix de l’Union sacrée et de la boucherie de la première guerre mondiale, un parti qui a refusé de soutenir la République espagnole, qui a mené « l’étrange défaite » en mettant en prison les communistes avant même les nazis, un parti qui s’est fait plus que discret pendant la Résistance et auquel à la Libération on a dû inventer un passé pour donner du corps à des alliances, jusqu’à ce que sur ordre des américains il nous chasse du gouvernement, un parti socialiste, une vieille SFIO, qui a mené une politique au service des trusts pour construire l’Europe, et quand se hissant sur la force des communistes pour mieux les abattre, Mitterrand a été élu, il a choisi jusqu’au bout d’entretenir des amitiés putrides avec Bousquet et de développer une cour d’affairistes, et il a fait monter le FN par calcul politicien, Mitterrand, flanqué de Guy Mollet qui ont mené les guerres coloniales, allant jusqu’à faire exécuter Fernand Iveton, un militant communiste se battant pour l’indépendance de l’Algérie, pourquoi ? Pour aller à l’ONU crier au complot communiste pour défendre le colonialisme et la torture en Algérie… Un parti qui a choisi son camp dans toute la guerre froide, celui de la répression des grévistes avec Jules Moch et quand cette gauche-là est venue au pouvoir avec Mitterrand, elle a détruit l’industrie française, utilisé les nationalisations pour créer une nouvelle génération de milliardaires.
Grâce au parti socialiste et plus généralement à la social-démiocratie européenne, le néolibéralisme qui a été imposé à des continents entiers par la torture, l’assassinat comme en Amérique latine, a été mené en France par un gouvernement socialiste.
Un parti qui n’a cessé de transformer les institutions dans le sens d’un pouvoir personnel et d’un coup d’Etat permanent et qui continue aujourd’hui en accélérant le démantèlement du service public et du code du travail, qui poursuit sur la lancée des guerres coloniales en portant le désordre fasciste partout… sous prétexte de le combattre… Un parti qui a signé tous les mauvais coups européens et poursuit avec le Tafta… Un parti qui ose mettre en prison celui qui se bat pour la défense de son emploi mais qui laisse leurs émoluments à celui qui fraude le fisc… Un parti aussi dangereux que destructeur de toute idée de progrès social, un parti qui fait le lit du fascisme dont il fait son ultime rempart. Un parti qui ose nous accuser de mêler nos voix à celles de la droite pour empêcher leur mauvais coup contre le code du travail et qui ne craint pas d »offrir à cette même droite le Nord, le Pas de calais et la région PACA…
Que ces gens là osent nous insulter est déjà immonde, mais qu’il existe désormais des dirigeants communistes prêts à tout accepter et même en redemander est intolérable. Que ces dirigeants là n’aient rien dit quand ce foutriquet de Hollande a refusé les honneurs du panthéon à la Résistance communiste est une lâcheté. Mais cette lâcheté là est dans le prolongement de celle qui depuis plus de 20 ans nous fait entériner comme parole d’évangile toutes les horreurs dites sur le rôle de l’Union soviétique, sur cette expérience et dautres. Il ne s »agit même plus dune estimation contrastée, il s’agit d’emboîter le pas pour le passé, le présent, l’avenir à toutes les caricatures des révolutions et du socialisme comme expérience historique. Que quelqu’un proteste et il est aussitôt taxé de « stalinisme », alors que plus personne ne sait très bien ce que cela veut dire sinon que nous serions des dictateurs en puissance, les seules fois où il y a eu prise de pouvoir… Quelle cadeau nous faisons à la bourgeoisie, nous accomplissons le travail à sa place.
Je ne parlerai pas de mon expérience, la mienne et celle d’autres militants qui ont voulu simplement défendre leur passé et leur honneur de communiste, que l »on sache simplement la somme des humiliations, des souffrances, des insultes que nous avons endurées no seulement de la part des adversaires mais des clans qui désormais se battent pour savoir à qui liquidera le premier.
J’ai vu ce parti être la proie de divisions que rien ne justifie si ce n’est l’égo surdimensionné de gourous qui ont oublié pour quoi ils se battaient… Pourtant dans ce désert général, il a suffi du vote d’un 49.3 pour que l’on voit qu’il n’y a que les communistes. Oui mais voilà personne ne peut abattre un communiste, il n’y a que lui qui puisse faire ce travail et croyez moi depuis 20 ans il y met le paquet, il s’offre à toutes les insultes, tous les coups…cela ne serait rien si cet abandon ne coïncidait pas avec la dégradation générale de la vie politique française, la montée des violences comme réponse à l’ignominie de ceux qui nous gouvernent… En vous trahissant vous mêmes, vous trahissez notre peuple, les exploités, les jeunes, tous ceux qui n’en peuvent plus de ce monde là…
J’ai intitulé ce blog Histoire et société, parce que je ne supporte pas le négationnisme ambiant, tous les négationnismes. je vais vous dire le fond de me pensée, quand Valls répond au très bon discours d’André Chassaigne que nous nous sommes trompés depuis cent ans, il ne fait qu’utiliser la manière dont les communistes eux-mêmes ont accepté de voir dénaturer leur passé.
Danielle Bleitrach
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