RENAULT : Carlos GHOSN veut conserver son magot
Dans les assemblées générales d'actionnaires, on vote selon son pognon. C'est le grand retour du suffrage censitaire mis à bas par les révolutions d'il y deux cent ans ! Avec le refus de l'assemblée générale des actionnaires de Renault d'avaliser ses 7,3 millions et demis d'euros de revenus annuels, même là on trouve que Ghosn y va trop fort ! Et Macron a fait voter contre la rémunération de Ghosn sachant très bien que ce vote indicatif n'allait servir à rien.
Dans l'heure qui a suivi, le conseil d'administration a décidé de s'asseoir sur le vote des actionnaires et de continuer à gaver Carlos Ghosn en millions d'euros. Que Ghosn ne se réjouissse pas trop vite d'avoir conservé son magot ! Cela peut faire partie des provocations cyniques qui ne passent pas et font déborder la coupe des humiliations.
Dans ces conseils, ils se cooptent tous et toutes entre eux et s'achètent leurs votes à coups de jetons de présence. Parmi les membres du conseil d'administration de Renault, les banquiers Marc Ladreit de Lacharrière, membre du comité des rémunérations, 44ème fortune française avec un patrimoine de 1,5 milliard d'euros, et Philippe Lagayette représentant de la banque Barclays et président du comité d'éthique – on n'invente rien, l'avocate d'affaires Cherie Blair réputée pour son carnet d'adresses parmi les grands personnages du monde. Voilà révélée en pleine lumière l'éthique mafieuse de ce capitalisme soucieux de l'enrichissement personnel de quelques uns .
Pendant ce temps les salariés voient leurs augmentations générales bloquées depuis 2013 et l'accord de compétitivité. Pas question de se lamenter mais bien d'exiger des augmentations de salaires ! Ce scandale des 7 millions de Ghosn pour un mi temps s'ajoute aux 8 millions d'euros extorqués aus salariés de Nissan dans les mêmes conditions. Il appelle une autre exigence : que tout ce pognon volé sur le travail de tous soit un jour rendu. Et dès maintenant que tous les copains coquins maffieux soient contraints d'ouvrir leurs comptes privés et professionnels
Communiqué de presse de la CGT-Renault Lardy
le 30 avril 2016
Rémunération de Carlos Ghosn, même les actionnaires trouvent que c’est trop ! Mais rien n’y fait, il touchera sa rémunération indécente de 7,3 millions d’euros pour son mi-temps chez Renault !
Ras-le-bol et dégoût. Voici les mots qui viennent à la bouche quand on voit le déroulement de la journée d’hier concernant la rémunération Renault de Carlos Ghosn.
En fin d’après-midi, nous apprenions que l’Assemblée Générale des actionnaires se prononçait contre la rémunération astronomique de Carlos Ghosn au titre de l’exercice 2015. Il est vrai que 7,3 millions d’euros pour un mi-temps (Ghosn gagne aussi 8 millions d’euros chez Nissan…), ça paraît beaucoup, même pour des actionnaires !
Alors, pour nous salariés, qui subissons depuis maintenant 4 ans le blocage de nos salaires (Augmentations Générales de Salaires AGS = 0% depuis 2013 et l’accord de compétitivité), qui subissons les conditions de travail dégradées par la suppression de 7500 emplois depuis la signature de ce même accord, de tels montants engrangés tous les ans par notre PDG, c’est tout simplement indécent.
Ce vote des actionnaires n’était en plus que consultatif et le Conseil d’Administration est passé outre en maintenant la rémunération qu’il avait prévue. Un vote symbolique alors que ce que nous vivons quotidiennement, dans les usines ou les centres d’ingénierie, est loin d’être symbolique. Hausse des cadences et du temps de travail sur chaîne, désorganisation complète dans de nombreux secteurs avec les départs non remplacés, fortes pressions sur le développement des nouveaux modèles ou les questions de dépollution, absence de reconnaissance des efforts faits depuis la crise, précarité pour nos collègues intérimaires ou sous-traitants dont le nombre a explosé ces dernières années, tout cela, c’est bien réel !
Des mobilisations sur les salaires ont lieu actuellement dans les succursales du réseau de garages Renault. A Montpellier, Douai, Bordeaux, Toulouse ou Rouen, des salariés exigent de réelles augmentations générales de salaires.
Dans les centres techniques, comme celui de Lardy (Essonne), la grogne suite aux plans de promotion (augmentations individuelles et primes de performance) existe aussi.
Car pour nous, il n’y a pas de sauvetage par le Conseil d’Administration : quand la direction décide des AGS égales à 0% et que le comité de carrière décide d’une augmentation individuelle de 0%, aucun membre d’un Conseil quelconque ne peut changer les choses.
Ces inégalités de traitement sont inacceptables, la dégradation de nos conditions de travail et la hausse de la précarité sont insupportables.
Pour justifier le maintien de la rémunération de Carlos Ghosn, le Conseil d’Administration a rappelé la « qualité des résultats de l’année 2015, avec un chiffre d’affaires record de plus de 45 milliards d’euros, en hausse de 10,4 %, et une marge opérationnelle de 5,1 % en avance de deux années sur les objectifs du plan “Renault 2016 Drive the change” ».
Ces résultats sont le fruit du travail des salariés, il faut de vraies augmentations générales de salaires et donc rouvrir les négociations salariales dès maintenant.
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