Avant les MANIFESTATIONS du 28 JUIN contre la loi TRAVAIL, Les CONDITIONS de la VICTOIRE [par Jean Lévy]
Ce mardi, les salariés manifestent...
POUR QUE LA BATAILLE SOCIALE SOIT GAGNÉE !
Ces dernières semaines, on les cherchait vainement dans les manifestations contre la loi El Khomri, aussi bien à Paris que dans les villes de province : pas la moindre banderole, pas la plus petite pancarte évoquant l'Union européenne pour dénoncer son rôle moteur dans l'offensive tout azimut visant les droits sociaux des peuples et imposant à ceux-ci l'austérité la plus noire.
Et pourtant, de l'autre côté de la Manche, nos frères britanniques l'ont bien compris en exprimant leur volonté de s'affranchir du joug du capital mondialisé qui règne sur le continent. Et cela à l'encontre des grands partis travailliste et conservateur qui prônaient un choix inverse.
Car ce sont bien les couches populaires des quartiers ouvriers des villes industrielles d'Angleterre, qui ont voté massivement pour le Brexit, pour que la Grande Bretagne se libère de la dictature économique et politique de l'Union européenne et des "directives" de sa Commission de Bruxelles.
En effet, c'est clair, presque officiel : c'est à Bruxelles que sont élaborées les "directives", les oukases, peut-on dire, qui sont à l’origine des mesures imposées aux salariés, aux retraités et aux jeunes dans chaque pays de l'UE. Jusqu'au budget de chaque Etat soumis à la vigilante censure des commissaires européens. Et, bien sûr, si notre Code du Travail est mis en cause dans ses fondements, c'est pour répondre à la nécessité d'assurer aux entreprises une plus forte rentabilité, selon les critères établis tant dans capitale belge qu'à Francfort, dans les salons de la BCE.
Les salariés d'Espagne comme d'Italie, ceux de Grèce comme ceux d'Irlande, de Belgique ou du Portugal, et des autres Etats de l'Union, en sont quotidiennement victimes.
En clair, l'équipe au pouvoir, dans chaque pays, n'est là que pour appliquer les directives européennes. Que ces gouvernements soient de droite ou se prétendent de "gauche", les chefs d'Etat, les ministres ne sont que les prête-noms des grandes sociétés, dont ils assurent la logistique. Parfois même, leur attitude est tellement criante qu'ils donnent l'impression de se caricaturer pour nous prouver qu'ils ne sont que des valets des intérêts privés !
Pas besoin d'en rajouter et d'en faire le dossier complet.
Mais alors, pourquoi sur ce sujet, ce lourd silence des syndicats ?
Pourquoi la dernière position de la direction de la CGT qui se prononce contre le Brexit, sans consulter ses syndicats et ses militants ?
Pourquoi prendre cette attitude alors que la révolte gronde ?
Pourquoi ne pas crier la vérité et ouvrir les yeux à ceux qui les ont encore fermés ?
Depuis un mois, des centaines de milliers de salariés et de jeunes ont défilé pour faire pression sur le pouvoir afin que celui-ci annule sa loi travail. Ils n'ont pas seulement martelé de leurs pas les pavés, Ils ont parfois bloqué les rues de nos cités et ils ont recommencé, encore plus nombreux, plus déterminés. Et à nouveau, ils vont se faire entendre cette semaine.
La CGT, sans s'en prendre aux donneurs d'ordre, seulement à leurs subordonnés, manifeste, certes, mais comme qui dirait, les yeux bandés. Et leurs discours ne parlent jamais des directives de Bruxelles, de l'oligarchie mondialisée.
Certes, en France, ce sont Hollande, Valls et Macron qui sont à la manœuvre. C'est d'abord contre eux et leur loi scélérate, qu'il faut manifester pour les pousser à se déjuger.
La bataille ne sera pas facile appuyés qu'ils sont au mur argenté du Medef. Mais, il faut ajouter que celui-ci n'est que la filiale de la maison-mère, Business Europe, le patronat qui trône sur notre continent vassalisé.
Pour gagner la bataille sociale, et en premier lieu, imposer le retrait de la loi El Khomri, faut-il voir clair, connaître l'ennemi, bien mesurer les enjeux et frapper fort où ça fait mal.
Comme l'ont compris les masses populaires d'Angleterre et du Pays de Galles.
C'est la condition pour que la mobilisation populaire de notre peuple conduise à sa victoire.
Jean Lévy
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