HÔPITAUX de PARIS (AP-HP): la CGT attaque la réforme de Martin Hirsch en justice
Avenue Victoria (PARIS 1er). Le siège de l’AP-HP a souvent servi de décor aux manifs contre la réforme du temps de travail à l’hôpital, aujourd’hui c’est au tribunal que cela se passe. (LP/E.S.)
Il y a 6 mois, ils avaient réussi à faire annuler la cérémonie des vœux du directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Réussiront-ils à faire carrément annuler sa réforme de « l’organisation du travail » à l’hôpital, lancée il y a un an dans la douleur et la tempête sociale ? Ce lundi matin en tout cas, c’est devant un tribunal et plus du tout autour d’une table de négociation que se retrouvent les représentants de la CGT-Santé, des salariés de tous métiers de l’AP-HP et leur « patron », ou du moins les avocats de l’institution : le syndicat du plus grand hôpital parisien, la Pitié-Salpêtrière (XIIIe), y défend un recours contre la réforme portée par Martin Hirsch, devant le tribunal administratif de Paris.
Ont-il une chance de voir remise en cause une réforme officiellement négociée depuis un an ? « Ce n’est pas du tout un baroud d’honneur, affirme un porte-parole de la CGT, qui réfute le terme de « négociation » : « Il n’y en a eu aucune, tout a été fait à la va-vite en bafouant les syndicats et les droits des personnels. Or nous avons tous les éléments qui prouvent ces irrégularités et l’absence de véritables négociations ».
Ils demandent l’annulation des nouvelles mesures
Le syndicat entend réclamer aux juges l’annulation de la plupart des nouvelles règles du travail à l’AP-HP, notamment l’adaptation des plannings aux pics d’activités des services hospitalier, la mise en place, dès septembre prochain, d’une « grande équipe » de journée dans les services, la suppression de jours de RTT, celle d’une demi-douzaine de jours fériés, et la mise en place de 9 schémas horaires différents.
De son côté, le directeur général « ne souhaite pas, en l’état, faire de commentaire sur cette audience ». L’AP-HP défendra néanmoins sa réforme « importante et équilibrée », selon les mots du directeur général, validée par un accord signé en octobre dernier avec le seul syndicat CFDT, et progressivement mise en place depuis le mois d’avril « pour éviter d’avoir à supprimer des emplois » et « améliorer la prise en charge des patients ».
Le tribunal administratif de la rue de Jouy (IVe) devrait aussi prendre son temps pour étudier le recours, mais le syndicat joue son va-tout. « Un recours gracieux nous aurait été refusé, nous irons jusqu’au bout pour lutter contre cette réforme imposée ».
Élodie Soulié
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