ITALIE (Bologne) : la renaissance du Parti Communiste Italien (PCI)
Mardi 28 Juin 2016
571 délégués venus de toute l'Italie, représentant le Parti Communiste d'Italie (PCdI - ex Comunisti Italiani), des syndicalistes et des militants de la Rifondazione Comunista (PRC) se sont réunis à Bologne 26 ans après la "svolta" et la liquidation du Parti Communiste Italien
article et traduction Nicolas Maury
En Italie il existe près de 11 appellations pour des partis communistes, les plus connus étant la Rifondazione comunista (PRC - ceux qui ont refusé la "Svolta" du PCI en 1991), et les Comunisiti italiani (PdCI). Alors en pleine crise du communisme en Italie, le Comité central du PdCI avait décidé de lancer un processus politique pour reconstruire un Parti communiste.
En décembre 2014 les Comunisiti italiani (PdCI) relançaient le Parti communiste d'Italie, celui fondé par Antonio Gramsci, à Livourne par une scission au sein du Parti socialiste en 1921. Une première étape pour relancer un processus communiste extrêmement affaiblit depuis la fin de la coalition centre-gauche "L'Unione" de Romano Prodi en 2008.
Depuis 2008, la Rifondazione comunista a éclaté en multiples organisations, elle a perdu ses élus, ses militants. Même situation du côté des Comunisiti italiani. Cette situation est une des conséquences de la "svolta" du PCI issue du XIXème Congrès du PCI. Le PCI cessant d'exister le 3 février 1991 lors de son XXème et dernier congrès.
La "Rinascita" du Partito Comunista Italiano
Les 24, 25, 26 juin 2016, 26 ans après, se tenait à Bologne, une assemblée nationale pour la reconstitution du Parti communiste italien. Pendant trois jours 571 délégués venus de toutes l'Italie et de nombreuses organisations ont travaillé pour monter une maison commune pour tous les communistes italiens. La nouvelle formation comprend le Parti communiste d'Italie (PCdI), une partie de la Rifondazione comunista et aussi des personnes issues du milieu synidcal et associatif. La réunion de Bologne est l'aboutissement d'un processus qui a duré plus d'un an et demi avec plus de 150 initiatives locales.
"L'idée est de rassembler tous les communistes, de la Rifondazione comunista, mais à tous les camarades, même sans carte, pour travailler à la reconstruction de la gauche" explique Pierpaolo Di Brigida (secrétaire provincial du PCdI) "des régions comme l'Emilie et la Toscane ont réagi beaucoup plus facilement parce qu'il existe encore une tradition très forte et une présence de jeunes communistes (FGCI) à Rome, mais aussi pour Abruzzes".
"Maintenant, il y aura des assemblées régionales et provinciales pour essayer de parler à tout le monde," poursuit-il, expliquant comment une formation communiste en 2016 est loin d'être ringarde. "En fait, maintenant il y a une nécessité de reconstruire un parti qui représente les travailleurs, les étudiants et les sections les plus faibles de la société. Ce combat est encore plus essentiel".
Le Parti démocrate est un adversaire, nous sommes l'alternative
Cette assemblée veut une force politique communiste unifiée qui tienne un dialogue constructif dans la gauche alternative et qui soit capable de trouver des liens durable et non une unité occasionnelle pour certaines élections.
Un Comité central a été élu, avec Emilian Alboresi Mauro comme Secrétaire national. Emilian Alboresi Mauro, est un ancien syndicaliste de la CGIL. Il souligne le fait que "nous avons triché avec tant de fausses promesses, le système capitaliste a échoué." "Le Parti démocratique ? Il ne fait plus partie de la gauche, il se moque des gens. Il faut se structurer pour les prochaines élections, et pas se contenter d'être un autre petit parti."
"Maintenant, c'est l'heure. Avec le Parti Communiste nous réunissons de nombreux dirigeants et de nombreux militants de la Rifondazione et des milliers de travailleurs cadres, intellectuels et compagnons / et sans une carte: la diaspora communiste est orpheline d'une maison commune. Nous voulons un projet politique ambitieux, une réponse indiquant un chemin différent de celui de notre décadence."
Le symbole utilisé par le Parti communiste italien représente le logo classique dessiné par le peintre sicilien Renato Guttuso. Cependant quelques modifications ont été apportées pour contourner les droits de paternité (puisque le logo traditionnel du PCI est la propriété du PD): les manches des drapeaux sont noirs et les points entre les initiales PCI ont été supprimés.
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