L'histoire de KARINE, hôtesse de caisse à AUCHAN...
Karine est hôtesse de caisse depuis l'ouverture du magasin
Salariée à temps partiel, elle travaille dur pour élever seule trois enfants, pour un salaire inférieur à 1000 euros
Madame X est cliente à Auchan City. Elle achète peu, aux prix les plus bas, et court les promotions. Hélas, ce jour-là, elle n'a pas plus d'un euro en poche. Aussi, au lieu de 4 paquets de pâtes de marque "Auchan", elle doit se résigner à n'en prendre que deux.
Cela se passe à l'une des caisses minute, qui permettent à Monsieur Mulliez d'économiser sur la main d'oeuvre. Ceci étant il faut une hôtesse de caisse pour surveiller les opérations.
Ce jour-là, c'est Karine qui depuis plus de deux heures surveille les six caisses minute, règle les problèmes et conseille les clients.
Quand Madame X passe à la caisse, il est 10h17. Elle profite d'une promotion sur des packs d'eau pétillante : un acheté, un offert. Elle fait remarquer à Karine que des stickers posés sur les packs indiquent une promotion supplémentaire. Karine fait la manipulation adéquate pour réaliser la bonne affaire de la cliente. Celle-ci s'aperçoit alors que la bonne affaire lui permet de conserver un euro. Elle laisse alors ses packs d'eau sous la surveillance de Karine et revient avec ses paquets de nouilles.
A 10h50 elle sort du magasin. Il semblerait qu'elle aurait emmené avec elle, sans la scanner à la caisse, et ceci échappant à l'attention de Karine, une petite boîte de concentré de tomate (sans doute pour agrémenter les nouilles Auchan).
Nous étions le 9 juillet.
Le 11 juillet, arrivant à son poste, Karine apprend qu'elle est mise à pied.
Aujourd'hui, 28 juillet, Karine, déjà très fragilisée par la mise à pied et les accusations qui pèsent sur elle, reçoit sa lettre de licenciement pour faute grave (sans aucune indemnité).
Des petits chefs, une surveillance vidéo, des enregistrements, tout un système est mis en branle pour pointer du doigt la fautive. Une lettre de 5 pages dresse le réquisitoire. Dans la France d'aujourd'hui, comme au temps des Misérables, Karine est coupable.
La plus grande fortune de ce pays, maître incontesté du patronat local vient de plonger une famille très modeste dans une précarité encore plus grande.
Pour quelques centimes. Ces quelques centimes qu'une cliente, comme beaucoup d'autres, compte et recompte avant d'acheter les nouilles de l'empire Mulliez.
Karine a un autre tort : elle est, comme de très nombreux autres salariés de l'enseigne, adhérente à la CGT. Nous serons donc à ses côtés pour contester ce licenciement infâme et pour exiger sa réintégration. Le délégué syndical et délégué du personnel du magasin, qui connaît bien pour les éprouver lui-même les méthodes de la direction, accompagnera Karine dans son combat pour la justice et la dignité. Tous deux sont disposés à rencontrer la presse.
UNION LOCALE CGT DE TOURCOING ET ENVIRONS
43 rue de Lille 59200 TOURCOING
03 20 24 48 34
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