GRÈCE : Le triste anniversaire du troisième MÉMORANDUM
Collecte de produits alimentaires à la sortie d’un supermarché de Nikaia, dans la banlieue ouest d'Athènes, un samedi matin (© Amélie Poinssot)
Le 13 juillet 2015 est considéré désormais comme marquant la capitulation grecque. À cette date, le gouvernement Syriza-Anel conduit par Alexis Tsipras a conclu un accord avec l’Union européenne, qui s’est soldé par la signature officielle d’un troisième mémorandum le 14 août 2015. |1| Une véritable volte-face du gouvernement par rapport à ses engagements de campagne et au résultat du référendum du 5 juillet. |2| Depuis lors, les débats stratégiques vont bon train au sein de la gauche radicale sur les alternatives possibles |3|, mais un point est sûr : ce troisième mémorandum approfondit et consolide les deux précédents. Car qui dit accord de prêt avec l’Union européenne, dit conditions. Tandis que la Grèce n’est plus sous les feux des projecteurs médiatiques, retour (non exhaustif) sur un an de casse sociale, d’assujettissement exacerbé et de dislocation du pays.
Fiscalité : la TVA qui monte, qui monte…
C’était l’un des piliers des plans d’ajustement structurel imposés au pays du Sud, c’est l’un des piliers de la cure d’austérité imposée à la Grèce et particulièrement du troisième mémorandum : augmenter les impôts indirects au premier rang desquels la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Dès mi-juillet 2015, comme prérequis pour ouvrir les négociations à un troisième accord, le parlement grec vote le passage de la TVA de 13 % à 23 % pour toute une série de produits et services, dont la restauration, les services funéraires, les billets de spectacles… mais aussi le café, le thé, les épices, l’huile (sauf l’huile d’olive), le sucre. |4| En mai 2016, rebelote. Dans la foulée du vote le 8 mai de la loi de réforme fiscale, la Vouli – le parlement grec- adopte le 22 mai toute une série de mesures noyées dans 7 000 pages de texte législatif. |5| La TVA est relevée d’un point et s’élève désormais à 24 % sur plusieurs produits de base, comme les pâtes, le riz, le café mais aussi le tabac et l’essence. Le 8 mai, le seuil d’exemption d’impôt sur le revenu annuel a également été abaissé de 9 550 euros à 8 636 euros alors que Syriza promettait dans son programme de le réhabiliter à 12 000 euros. |6|
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CADTM - Le triste anniversaire du 3e mémorandum grec
CADTM, Comité pour l'abolition des dettes illégitimes