Pollution atmosphérique : MOINS DE CAMIONS, PLUS DE WAGONS…. VITE !
L’épisode actuel de pics de pollution dans les grandes agglomérations du pays semble atteindre une ampleur jamais vue depuis 10 ans. A Paris tout d’abord, puis à Lyon et sans doute ailleurs, des mesures exceptionnelles sont mises en place telle que la circulation alternée des automobiles et la gratuité des transports en commun.
Nous sommes face à un désastre environnemental et une catastrophe sanitaire.
Les mesures ponctuelles, pour nécessaires qu’elles soient, sont très insuffisantes. Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes des émissions de polluants.
Or, les transports constituent le premier secteur d’émissions de polluants et de gaz à effet de serre.
Bien sûr, les véhicules individuels sont trop nombreux sur les routes. La seule alternative efficace réside dans le développement des transports en commun.
Par contre, on parle peu du Transport Routier des Marchandises (TRM).
Le TRM est ainsi le principal émetteur de pollution sur Paris et la petite couronne (53% des oxydes d’azote, 40% des particules fines). En 2009, les études montraient que 3 millions d’habitants de l’Ile-de-France étaient soumis à une qualité de l’air inférieure aux normes pour l’oxyde d’azote et 1,8 millions étaient soumis aux dépassements des seuils de particules.
Ces quelques chiffres, auxquels il faudrait ajouter ceux sur la congestion routière permanente, de l’accidentologie et du coût cumulé assumée par la collectivité, pointent une fois de plus l’hégémonie du mode routier dans le transport des marchandises.
En France, plus de 85% des marchandises sont transportés par la route, contre moins de 10% par le rail et moins de 5% par la voie d’eau. En Ile-de-France, première région économique d’Europe où se réalise près du tiers du PIB national, la part du rail n’est que de 5% !!
Il y a urgence à rééquilibrer les parts des différents modes de transport en faveur des plus vertueux.
C’est possible, à condition de sortir le transport et la logistique des griffes du marché. Cela nécessite une vraie volonté de l’Etat. La SNCF doit redevenir l’outil d’une vraie politique multimodale des transports.
Les cheminots et leurs organisations syndicales, aux côtés d’acteurs économiques et institutionnels font des propositions et tracent des pistes concrètes pour relancer le Fret ferroviaire.
C’est l’objet du documentaire « transport des marchandises, changeons d’ère », récemment réalisé par Gilles Balbastre pour le compte du CE National de Fret SNCF.
La Fédération CGT des cheminots
Le 8 décembre 2016
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