Pourquoi la « gauche » et « l'extrême gauche » pro-impérialistes se déchaînent en vain contre la Syrie
Texte circulant sur les groupes de discussion et publié par Réveil Communiste :
"Je trouve déplorable que des responsables politiques de « gauche » n’aient pas la capacité de prendre ne fusse qu’un début de hauteur face à la situation actuelle.
L’Etat syrien est un Etat bourgeois, capitaliste, ni beaucoup pire ni moins pire que les autres Etats bourgeois. Assad est un bourgeois qui méprise les travailleurs comme tous les bourgeois. Pourquoi exigerait-on qu’un homme politique bourgeois soit meilleur que nos hommes politiques bourgeois ?
Est-il pire qu’un Trump, qu’une Clinton, qu’un Hollande, qu’un Blair, qu’un De Wever, qu’un Netanyahu ?
La liberté de manifester n’est-elle pas pratiquement supprimée en Espagne ? La France n’est-elle pas en Etat d’Urgence depuis des mois ? En France les syndicalistes et les progressistes ne font-ils pas l’objet d’une terrible répression revancharde de la part du pouvoir ? La «démocratie» française et belge n’est-elle pas mise à mal par les attaques contre le pouvoir judiciaire ?
Les USA, la France, l’Angleterre, l’entité sioniste, l’OTAN (dont la Belgique) sont responsables de millions de morts ces 25 dernières années.
Les USA sont une caricature de démocratie et la plus grande prison (privée et rentable de surcroît) des pauvres que l’histoire du monde ait jamais connue ; ils viennent, en début décembre de porter de 0 à 10 le nombre acceptable de perte civile lors d’une frappe militaire.
Si l’on se limite aux pays d'Afrique et du Moyen-Orient, on peut même classer le gouvernement syrien parmi les gouvernements progressistes.
Les évènements de 2011 sont encore mal documentés (commentaires encore trop passionnés).
On sait qu’Assad a fait tirer sur la population, mais on ne dit pas que des groupes armés ont dès le début des manifestations tué des policiers et des membres de l’armée.
On sait que la population était mécontente (surtout depuis que le Syrie s’est engagée de plus en plus dans les plans du FMI). Mais on ne connait pas encore bien le rôle joué par les occidentaux, l’entité sioniste et les puissances du Golfe dans la préparation de ces troubles.
Ces derniers « se réunissaient déjà à Londres en 2008 pour discuter de "comment foutre le bordel en Syrie » » (Laurent Franssen)
On est à peu près sûr en tout cas que ce n’est pas Assad qui a utilisé les armes chimiques.
Si on s’en réfère aux cas similaires :
- Yougoslavie où les Allemands travaillaient à la partition au moins 10 ans avant le déclenchement de la guerre ; démonisation de Slobodan Milosevic dont l’image de boucher a été cassée, après sa mort en prison, par le TPI, ;
- Lybie. Il est bien documenté aujourd’hui que jamais Mouammar Kadhafi, démonisé lui aussi, n’a fait tirer sur sa population ;
- Ukraine où il est bien documenté aujourd’hui que les tueries du Maïdan étaient une opération sous faux drapeau ; etc.
on devrait être plus prudent même sur les événements de 2011.
Quoi qu’il en soit les événements ont rapidement pris la tournure qu’ils ont actuellement : une attaque des puissances occidentales-sionistes-wahhabites contre l’intégrité territoriale de la Syrie et son gouvernement élu. Et ce par le financement et l’armement de groupes réactionnaires (pseudo-ASL aujourd’hui divisée en une centaine de groupes et quasi-inexistante, Al Qaida, ISIS) auxquels le Hezbollah donne à juste titre l'appellation générique de «takfiristes» ; et que, puisqu’ils sont le bras armé de l’impérialisme le plus agressif, certains commentateurs, toujours à juste titre, désignent comme fascistes.
Les Russes sont entré dans la guerre. Et l’on ne s’en doute pas pour les beaux yeux des Syriens mais dans leurs propres intérêts impérialistes : économiques, politiques, géostratégiques.
Cependant depuis que les Russes sont entrés en lice ils ont toujours adopté une politique de désescalade (retrait de ses avions après 3 mois pour faciliter les négociations, trêves multiples qui n’ont fait qu’allonger la souffrance des gens et la liste des soldats sacrifiés), et une politique de réconciliation.
Le gouvernement syrien a une politique de pacification connue de tous : amnistie pour les terroristes qui déposent les armes ; dans les zones que l’armée encercle, les takfiristes ont le choix soit de déposer les armes et se voir amnistiés, ou d’être conduits, sous protection, avec leur arme légère et leur famille vers le gouvernorat d’Idlib.
Toutes les accusations contre les Syriens et les Russes, qui ont pris un tour hystérique avec la libération d’Alep, sont en totale contradiction avec les objectifs politiques réellement poursuivis sur le terrain.
Peut-on croire que les fascistes takfiristes d’Alep auraient accepté le marché proposé par les Russes et le gouvernement syrien s’ils ne savaient pas que ce marché avaient déjà été honoré dans les deux Ghouta de Damas ?
La question que se pose de plus en plus de militaires russes pour le moment est justement : quelle est cette drôle de guerre où l’on est si clément avec l’ennemi ?
On attendrait donc des forces de «gauche" occidentales, et encore plus de ses dirigeants, une ferme condamnation des visées de leurs propres impérialistes et la défense de l’intégrité territoriale de la Syrie ainsi que celle du droit des Syriens à choisir leur propre gouvernement et constitution.
On attendrait d’eux aussi qu’ils réclament, au minimum, l’arrêt de toute forme d’aide directe ou indirecte, y compris médiatique, aux facho-takfiristes.
Et on attendrait aussi qu’ils arrêtent de relayer des informations manifestement exagérées voire fausses sur une situation déjà suffisamment compliquée.
Si ce sont les vilains russes et le vilain Assad qui les gênent, on voudrait les voir manifester contre l’agression occidentale-sioniste-wahhabite-takfiriste contre le malheureux Yémen. (Nic Enet)."
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