HISTOIRE française du SUFFRAGE universel [par Françis Arzalier]
Nous vivons un moment inquiétant de l’histoire : les mots et les concepts sont outrageusement détournés de leur signification première. C’est au nom d’une bien curieuse " démocratie " que les dirigeants des USA et de la France prétendent imposer par les armes leurs volontés au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe.
Cette conception ressassée de " démocratie à l’occidentale ", réduite au capitalisme, c’est-à-dire dire à la liberté de tirer profit des capitaux, des marchandises et des hommes, doublée d’un pluralisme politique et de votes périodiques prétendument libres, ne fait plus recette dans le monde.
Les scrutins successifs en Afrique, surveillés de très près par les sponsors occidentaux qui y dépensent des fortunes à financer leurs favoris, n’arrivent à traîner aux urnes qu’une faible partie des citoyens, malgré les " petits cadeaux" déversés.
Aux États Unis, ce modèle de démocratie selon nos médias, un électeur sur deux ne se déplace pas, et des millions d’autres votent par dépit pour le plus grand démagogue qui parle à la télévision.
Même verdict ou presque en Europe, et notamment en France. Une nuée "d’experts" ne cesse de le répéter, en toute hypocrisie : c’est le suffrage universel et les pouvoirs élus qui sont vomis, par des foules répétant en chœur la même antienne : " Tous pourris ! Tous les mêmes ! A quoi sert de voter, il en sera toujours ainsi ! " !
Au printemps 1968, de jeunes exaltés bien assagis depuis clamaient : "Élections, piège à cons ! ". Ce slogan ravageur serait-il devenu une réalité cinquante ans plus tard ?
Il est vrai que nous avons été abreuvés depuis des décennies par des politiciens et de Droite et de Gauche, attachés à leur plan de carrière et fort peu à leur idéal affiché, prêts à se faire élire en ne disant à l’électeur que ce qu’il veut entendre, et à pratiquer le contraire une fois au pouvoir.
Ces professionnels sont ennemis acharnés pour accaparer les prébendes d’un État " représentatif ", mais tous convaincus en fait de l’évangile " libéral ", des dogmes du " Marché capitaliste " et de l’inégalité entre les hommes et entre les peuples. Cela n’a pu qu’engendrer le dégoût de la " politique ", confondue avec un art professionnalisé de réaliser ses envies de pouvoir au lieu d’un idéal altruiste, et la nausée devant des élections souvent renouvelées, qui créent l’espoir et l’éteignent aussitôt.
N’est-il pas plus que temps de redonner leur sens originel aux mots, de rappeler que la " démocratie ", ce concept formulé dans la Grèce antique, signifie un pouvoir politique exercé par les citoyens assemblés, des citoyens égaux en droits et en devoirs devant la loi commune, et en fortune aussi : un projet que l’Athènes de Périclès ne réalisa pas vraiment car les esclaves et ceux nés ailleurs étaient exclus du vote. Mais depuis deux mille ans, cette aspiration vit toujours, même si le nombre de citoyens actuels contraint à d’autres modalités qu’une assemblée générale sur la grand place pour décider des lois comme autrefois.
Et le suffrage universel est un pan essentiel de la démocratie. Encore faut il qu’il soit considéré comme une condition nécessaire mais pas suffisante, un simple vecteur d’égalité entre les hommes et entre les Nations.
Le seul moyen de retrouver la saveur initiale de ces mots, Démocratie, Suffrage universel, est d’en retracer la genèse et l’histoire.
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Histoire française du suffrage universel.
Les scrutins successifs en Afrique, surveillés de très près par les sponsors occidentaux qui y dépensent des fortunes a financer leurs favoris, n'arrivent à traîner aux urnes qu'une faible pa...