En 2017, tout le monde sur le pont ! [par « Economie-Matin » et Jean Lévy]
Vacances : des ponts en pagaille en 2017
Les amateurs de petites virées en famille ou entre amis, ou tout simplement de ponts de jours fériés, vont être servis en 2017. Un double pont se profile en mai 2017, mois bien connu pour avoir des trous à cause du 1er et du 8 mai qui sont fériés (respectivement : fête du travail et Armistice 39-45). Ces deux jours tomberont en effet un lundi ce qui signifie que les Français auront, en une semaine, deux week-ends longs de trois jours.
La fête nationale du 14 juillet 2017, malgré des vacances pour tous les juillettistes, tombera un vendredi et ce sera donc encore un pont de plus pour les aoûtiens ou ceux qui ne prennent pas de congé du tout durant l’été.
Mais le premier pont, plus classique, surviendra le 17 avril (Lundi de Pâques) ; et il ne faut pas oublier Pentecôte qui tombe le lundi 5 juin cette année 2017.
Pour celles et ceux qui n’en auront pas assez, préparez vos RTT : l’Ascension (jeudi 25 mai 2017) et l’Assomption mardi 15 août 2017) sont deux autres occasions de prendre quelques jours et avoir, pour le coup, un week-end long de 4 jours. Ces dates seront prisées, il convient de déposer les congés le plus vite !
Selon l’Insee les ponts vont coûter cher à la croissance
Si les Français seront ravis d’apprendre que 2017 est une année riche de ponts, les restaurateurs et les hôteliers aussi : 2017 pourrait être une année de reprise pour un secteur en crise, durement touché par les attentats qui ont fait fuir les touristes depuis deux ans. Mais encore faudra-t-il que la météo soit au rendez-vous : un pont sous la pluie n’est guère positif pour le secteur.
Le nouveau gouvernement qui prendra ses fonctions après la Présidentielle de 2017, qui se tiendra fin avril et début mai, devra faire avec : selon l’Insee l’impact des jours fériés cumulés aux potentiels ponts de 2017 devrait coûter 0,14 % de croissance à la France.Une croissance négative qui risque de rendre encore plus compliquée la tâche de faire baisser le déficit public et d’atteindre les objectifs de croissance prévus dans la Loi de Finances 2017 (1,5 %), objectifs déjà jugés optimistes par de nombreuses institutions comme l’Insee, la Cour des Comptes, le Conseil Constitutionnel, Bruxelles ou encore le FMI.
LE COMMENTAIRE DE JEAN LÉVY :
Le Medef s'interroge : va-t-il exiger de ses candidats, l'inversion des normes du calendrier ou va-t-il directement préconiser une méthode plus musclée : faire sauter les ponts, en organisant des consultations démocratiques des salariés par entreprise en leur posant la question : ou "Vous prenez le pont et vous prenez la porte", ou "Vous travaillez ce jour-là sans être payé, puisque c'est un pont".
François Fillon se serait déjà déclaré solidaire des patrons en annonçant avec assurance qu'il axarait sa campagne sur la suppression des ponts. Son ami proche, Henri de la Croix de Castrie, le président d'Axa, lui aurait adressé un tweet de félicitation : "Croyez à l'Assurance de mes sentiments distingués"
Emmanuel Macron, lui, rejette ces méthodes qui enlèvent aux individus leur possibilité de choix. L'ancien ministre de l'Economie souhaite laisser aux salariés le droit de travailler ou pas. Dans cet esprit, il laisserait ceux-ci "libres d'utiliser même un grand pont de Pâques à la Pentecôte". Ce qui leur permettrait de rechercher librement du travail à Pôle Emploi.
Manuel Valls s'est dit horrifié de ces prises de positions contraires à la loi Travail. Il dénonce l'utilisation scandaleuse du cumul de congés de 49 jours et de 3 ponts entre Pâques et la Pentecôte du 15 avril au 3 juin.
Le Président de la République, maintenant par intérim, en visite en Val-de-Marne, à Joinville-le-Pont, et avant un déplacement à Pont-sur-Yonne, a déclaré : "Tout le monde sur le Pont !".Musique : 'Pon-pon-pon-pon-pont-pon-pon..."
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