TRIBUNE LIBRE: «Pourquoi je ne suis plus de gauche sans avoir jamais rien fait pour ça !» [par Aladin]
Cet article est publié ici à titre informatif - Il ne traduit pas, du moins dans son intégralité, le point de vue d’El Diablo qui le trouve néanmoins, sur de nombreux points, pertinent.
Voilà une bonne question qui est restée sans réponse pour moi pendant de nombreuses années avant d’être élucidée. Les paresseux d’esprit diront qu’après tout c’est bien normal : les jeunes gens sont toujours de gauche par esprit de contradiction et virent naturellement à droite avec l’âge. Mais ce n’est pas la bonne réponse si j’affirme que les convictions que je défendais il y a quarante ans comme étant « de gauche » sont grosso modo les mêmes que celles que je défends aujourd’hui en n’étant plus reconnu comme tel. Ma démonstration sera donc utile à tous ceux qui se pensent encore douloureusement « de gauche » en s’appuyant sur des artifices du genre « oui mais moi je suis pour la « vraie » gauche, pas celle du PS, pas celle qui s’affiche un peu partout à notre époque ». La gauche qui n’existe pas, quoi.
Revenons en arrière, un peu avant 68 pour brosser le paysage politique. Plus précisément avant la guerre des six jours de 1967. Nous sommes en pleine guerre froide. L’URSS vit à l’ère Brejnev. En France, il existe deux gros partis : le parti gaulliste (l’UNR-UDT de 1962 devenue UDR en 1966) et le parti communiste. Les partis de cette époque peuvent être pertinemment classés les uns par rapport aux autres sur un axe unique gauche-droite ; ce n’est plus le cas maintenant. Ainsi de gauche à droite : les groupuscules trotskistes (sans doute plus ou moins financés par la CIA), le PCF (financé par l’URSS), le PSU de Rocard, le PS rachitique qui s’appelle encore SFIO (jusqu’en 1969), La Convention des Institutions Républicaines et les autres clubs d’où venait Mitterrand, les Rad-Socs (comme les radis, rouge dehors, blanc dedans), les centristes de tout poil (qui se disent ni de droite ni de gauche mais qui sont… à l’ouest), l’UDR, divers partis de droite (CNI, etc.) et enfin les groupuscules d’extrême droite (Occident, Parti des Forces Nouvelles, Jeune Nation …) issus des guerres coloniales, de la collaboration, de l’OAS et de l’Action Française, tous unis dans un anticommunisme viscéral (...)
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