Un tribunal sud-coréen décide de l’avenir de l’industrie navale française !...Il faut NATIONALISER STX France
Réactions syndicales et politiques
Les représentants du personnel CFDT et CGT STX réagissent à l'arrivée désormais très probable de Fincantieri à la barre des chantiers navals de Saint-Nazaire. Plusieurs partis politiques aussi.
Pour la CFDT, « ce choix appelle plusieurs interrogations qu'il faudra lever dans les prochaines semaines ». Sur le plan industriel, le chantier « vit aujourd'hui parce qu'il construit, à côté des grands paquebots, d'autres bateaux dans le militaire ou même des sous-stations pour les énergies marines renouvelables. Les premiers apportent le volume de travail, les autres la marge. La crainte de la CFDT est de voir notre chantier se spécialiser dans les grands navires - de par sa grande cale - remettant en cause nos équilibres. » L’inquiétude porte aussi sur un éventuel « retournement de conjoncture » avec « quels arbitrages entre les chantiers italiens et français ? »
Sur le plan social, « lorsqu'on est racheté par un concurrent direct, le risque est de voir arriver la recherche de synergies qui se font bien souvent au détriment de l'emploi, dans la recherche de doublons. Quid du service commercial, des bureaux d'études, des achats... ? » Pour la CFDT, le chantier doit garder « toutes ses capacités et son autonomie, du haut en bas de l'échelle, et ne pas dépendre de Trieste. »
Sur le plan stratégique, « il y a une grande inquiétude d'un transfert de savoir-faire vers la Chine. » Pour la CFDT, « plus que la technologie, c'est ce savoir-faire, dans l'ingénierie, la logistique, le réseau de sous-traitance que nous devons préserver car ce dernier a un impact fort dans notre région avec des milliers d'emplois à la clé. Ne les laissons pas partir ! » « Fincantieri ne sera pas le seul actionnaire, rappelle enfin le syndicat. Et l'Etat, avec sa minorité de blocage, devra nous apporter des garanties sur ces trois points. »
La CGT refuse l'emploi précaire
Pour le syndicats majoritaire CGT, « l'inquiétude est réelle, tout comme nous pouvions l'être pour tout autre actionnaire présent jusqu'ici dans ce dossier. Risque de doublon de certains services, choix politiques et industriels au détriment des salariés… De nombreuses questions sont à poser, notamment aux représentants de l’Etat, actionnaire du chantier, qui est en responsabilité du dossier. »
L’organisation syndicale rapporte que « lors d'une rencontre récente sur le site, la direction de Fincantieri a indiqué utiliser à 65% le travail détaché sur ses chantiers. Il peut donc tout à fait accentuer la politique de précarisation des emplois entamée depuis plusieurs années par la direction d’Alstom, Aker et STX, y compris avec l'aval de l'Etat français, actionnaire à 33%. Cela n'est pas acceptable ! »
Le CGT navale estime que « cette politique de l'emploi précaire est un danger pour les salariés. Elle demande un plan d'embauche massif et un vrai contenu salarial qui ne soit pas du saupoudrage comme cela l'est actuellement. »
En l’espace de trois ans, avec un carnet de commande plein, « le chantier est passé d’un effectif de 2200 personnes à 2600 personnes là où, à charge équivalente, il y avait 4500 CDI, il y a 15 ans ! »
Le syndicat pointe aussi « le niveau des salaires toujours aussi faible. Le dernier accord salarial de 0,7% d’augmentation générale (que la CGT n’a pas signé) ne permet même pas aux plus bas salaires d’atteindre le taux horaire du Smic. Nous devons imposer des réponses claires aux potentiels acheteurs du Chantier sur leurs intentions en la matière, y compris l'Etat. »
Parti communiste français: « L'État a toutes les cartes en mains pour s'opposer à la prise de contrôle italienne. Il n'est pas trop tard pour mettre en œuvre une solution nationale utile au pays en renforçant la participation de l'État au capital du chantier, en y associant ses partenaires historiques mais aussi des industriels nationaux ».
SOURCE :
STX FRANCE EST REPRIS PAR SON CONCURRENT ITALIEN
Le 3 janvier 2017
La décision du tribunal de Séoul vient de tomber : STX France est repris par son concurrent italien Fincantieri. Il est malheureux que l’avenir de l’industrie navale française et celui de près de 7600 emplois directs et indirects dépendent d’un tribunal sud-coréen !
Alors que leurs carnets de commande sont pleins, STX France et les Chantiers de l’Atlantique sont en danger de mort. La faillite des propriétaires coréens les livre désormais à un concurrent qui bénéficie d’un partenariat avec la China State Shipbuilding Corporation. A peine acheté, STX France peut craindre une réorganisation opérée par son repreneur italien : ce dernier pillera le savoir-faire français, la richesse en R&D de STX et ses commandes qui se comptent en milliards… Dans une logique de baisse des coûts, il pourra également supprimer les postes en France au profit de sites de production chinois !
Ce pillage de STX France marque la fin de l’industrie navale française qui revêt un enjeu stratégique : sans les connaissances technologiques de ses ingénieurs, la France perdrait sa capacité à construire des bâtiments de grande taille de type porte-hélicoptères, porte-avions et pétroliers ravitailleurs. Notre pays perdrait également de lucratifs contrats à l’exportation et notre réputation d’excellence et d’indépendance en matière d’armement serait gravement affectée.
Un Etat sensé et défenseur des intérêts nationaux bloquerait par tous les moyens cette acquisition d'entreprise stratégique par un groupe étranger, en activant le décret Villepin (élargi par Arnaud Montebourg lors de l’affaire Alstom). Il entamerait des négociations visant à nationaliser STX France dans le cadre d’un conglomérat STX/DCNS/Alstom.
Nous assistons à une massacre consenti des atouts de notre pays : honte à nos dirigeants français et européens qui laissent ainsi périr des milliers d’emplois et bradent notre savoir-faire à nos concurrents ! Face aux idéologies du laisser-faire et du renoncement, je suis le candidat de la défense des intérêts nationaux pour ré industrialiser la France. Assez des Alstom à répétition !
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne
Candidat à l’élection présidentielle
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