MACRON et MÉLENCHON plus que Fillon et Hamon, dispose de marges d’évolution très importantes, à la hausse comme à la baisse !
Présidentielle: la recomposition s’accélère
A 56 jours du premier tour, rien ne permet de dire jusqu’où elle ira. Pour autant, le paysage politique, on l'a vu ce week-end, bouge très vite. Et ce n'est peut-être pas fini...
Deux hommes sont à l’origine de la recomposition à l’œuvre : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. L’un et l’autre font éclater la gauche et bousculent la droite. D’une certaine manière, ils clarifient le débat.
Il n’est pas neutre, après l’alliance proposée par François Bayrou, que Christophe Caresche, le chef de file des socialistes réformateurs (Valls), fasse le choix de d'Emmanuel Macron. Il n’est pas banal, le jour même où Yannick Jadot et Benoît Hamon scellent une alliance, que Daniel Cohn-Bendit préfère, par réalisme politique, appuyer la candidature d’Emmanuel Macron.
Il n’est pas neutre, non plus, que Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il ne cédera rien à Benoît Hamon. Pour lui, il n’y a tout simplement pas d’accord possible avec des socialistes qui prétendent combattre les décisions qu’ils ont votées hier.
Cette recomposition risque de faire des victimes.
François Fillon : une petite partie de son électorat de la primaire, la plus modérée, qu’il espérait encore récupérer, risque d’aller vers Macron au fur et à mesure que sa dynamique s’affirme. Une autre partie peut repartir vers le FN, surtout si les violences viennent victimiser Marine Le Pen.
Benoît Hamon : au fur et à mesure qu’il donne des gages sur sa gauche, et spécialement aux écologistes, les socialistes vont être de plus en plus nombreux à regarder vers le centre, à l’image de Jacques Auxiette, l’ancien président des Pays de la Loire qui soutient aussi Emmanuel Macron. Le peu de voix que lui rapportera l’accord avec EELV, voté par 7500 adhérents ( !), risque de coûter cher à Benoît Hamon.
Dans ces conditions, on peut comprendre qu’un électeur sur deux n’a pas encore arrêté son choix, ce qui est un chiffre inégalé à ce moment d’une campagne. Cette donnée montre que chaque camp, Macron et Mélenchon plus que Fillon et Hamon, dispose de marges d’évolution très importantes, à la hausse comme à la baisse !
A huit semaines du premier tour, on n’est peut-être pas au bout de nos surprises.
Le 26 février 2017
Michel Urvoy
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