Plusieurs points de vue à la CGT sur la façon de LUTTER contre la LOI TRAVAIL
Paris - 24 janvier 2017 - Des syndicats CGT ont appelé mardi à poursuivre la lutte contre la loi travail sur le front juridique en France, en opposition frontale avec la ligne proposée par la confédération et son secrétaire général, Philippe Martinez, qui privilégient des recours au niveau international.
"On ne lâchera pas l'affaire. Il faut continuer les démarches juridiques" en France devant le conseil d'État et le Conseil constitutionnel, a déclaré Romain Altmann, secrétaire général d'Info'Com (Communication), lors d'une conférence de presse.
Huit syndicats, dont la CGT Goodyear Amiens, Info'Com CGT/CSTP et la CGT Marks and Spencer région parisienne, ont déjà déposé le 10 janvier devant le conseil d'État une requête visant à annuler le décret d'application relatif au référendum en entreprise sur le temps de travail, sans prévenir la confédération.
Cette démarche avait suscité les critiques de M. Martinez, qui avait estimé que ces syndicats avaient été "mal conseillés".
Or, un autre recours devrait être déposé sur le décret d'application des accords de "préservation ou de développement de l'emploi", a déclaré mardi Maître Fiodor Rilov, lors de cette conférence de presse organisée par Info'Com, en présence des représentants de plusieurs syndicats (CGT CHRU Mict Lille, CGT Faurecia, CGT Marks and Spencer, CGT Goodyear, CGT Hôtels de prestige et économiques).
"La CGT est régie par le fédéralisme. On n'est pas dans un pouvoir centralisé. Les syndicats CGT de base sont libres de mener toute action juridique", a expliqué Romain Altmann.
Pour Mickaël Wamen, ex-leader de la CGT de Goodyear Amiens-Nord, Philippe Martinez "est un adhérent de la CGT au même titre que les 699.000 autres : sa voix n'est pas plus importante que celle d'un autre adhérent". Il a toutefois nié toute "opposition" sur le sujet au sein du premier syndicat français.
Depuis le 10 janvier, ces syndicats qui ne sont pas sur la même ligne que la confédération ont lancé une pétition pour appeler au retrait de la loi travail. Elle avait recueilli mardi après-midi 633 signatures d'adhérents et syndicats CGT (www.retraitloitravail.com).
"Je suis fier de signer cet appel pour attaquer des décrets de la loi travail, parce que ce n'est pas notre confédération qui le fera!", a lancé Claude Lévy, de la CGT Hôtels de prestige, lors du point de presse.
La confédération souhaite plutôt déposer des recours auprès de l'Organisation internationale du travail (OIT), au côté de FO. Des discussions sont menées pour que la CFE-CGC s'y joigne.
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