Référendum « El Khomri » chez les électriciens de RTE : un revers pour la CFDT – La CGT est confortée par un NON très largement majoritaire
Premier référendum « El Khomri » sur le temps de travail chez RTE : le NON majoritaire
Les salariés de RTE appelés à se prononcer par référendum sur un accord temps de travail ont voté très majoritairement contre le texte.
Les salariés de RTE appelés à se prononcer par référendum sur un accord temps de travail, l'une des premières consultations de ce type permises par la loi El Khomri, ont voté très majoritairement contre le texte, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
70,77 % pour le "non". Selon les résultats de la consultation, le non a recueilli 70,77% des suffrages, contre 29,22% pour le oui. 76,3% des salariés concernés, ceux de l'établissement maintenance, soit environ la moitié des salariés du gestionnaire du réseau de transport d'électricité, ont participé à la consultation.
Ce référendum, organisé par voie électronique du 24 au 30 mars, faisait suite à la signature par deux syndicats minoritaires, la CFDT et la CFE-CGC (34,37% à elles deux), d'un projet d'avenant à l'accord temps de travail de cet établissement.
Un "nouvel outil du dialogue social en entreprise". Comme le prévoit la loi travail d'août 2016, les accords d'entreprise portant sur le temps de travail doivent depuis le 1er janvier être majoritaires, c'est-à-dire signés par des syndicats représentant plus de 50% des salariés. À défaut, des syndicats minoritaires (plus de 30%) peuvent demander à l'employeur l'organisation d'un référendum pour valider un accord.
La CGT, largement majoritaire (58,39%), n'avait pas validé ce texte, qui encadre les interventions urgentes, en dehors de l'horaire habituel de travail, le week-end ou durant les jours fériés selon RTE. Elle avait appelé à voter "massivement contre". C'est "à une très large majorité que l'accord a été rejeté", s'est félicité son représentant Francis Casanova.
De son côté, RTE a pris "acte du choix exprimé" et souligné voir "dans cette large participation le succès d'un nouvel outil du dialogue social en entreprise". Les "chantiers à délais contraints", sur lesquels portait ce projet d'accord, continueront de s'effectuer dans les conditions actuelles, a précisé RTE.
SOURCE:
UN VÉRITABLE CAMOUFLET POUR LA LOI TRAVAIL
ET LA DIRECTION DE RTE !
Communiqué de presse commun Confédération CGT
et FNME-CGT du 30 mars 2017
Les agents du RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) ont clairement refusé l’accord soumis à référendum. Pour contourner l’opposition de la CGT majoritaire à 58,4% au sein de l’établissement Maintenance de RTE, la CFDT et la CFE-CGC ont demandé un référendum, en application de la Loi Travail.
Avec 76.3 % de participation et 70.8 % de votants contre le projet d’accord, les agents ont signifié leur refus de voir leurs horaires flexibilisés.
L’accord portait sur le recours au travail posté (2x8, 3x8) et les interventions en dehors des horaires habituels, pour réparer les avaries qui surviennent sur le réseau électrique.
Les agents ont le service public à cœur et se rendent disponible 7j/7 pour assurer l’alimentation électrique.
La CGT était d’ailleurs prête à conclure un accord sur le travail posté pour réaliser des réparations urgentes.
Mais cela ne suffisait pas à la direction de RTE qui voulait en plus avoir la possibilité de désigner les intervenants les week-ends et jours fériés, sans leur consentement, ce qui pour la CGT est inacceptable en dehors de la mise en place d’une astreinte.
Le vote des salariés non concernés par l’accord a fait courir un risque d’instrumentalisation et de division au sein du personnel. Ils ne sont pas rentrés dans ce jeu-là alors même que la direction a essayé ouvertement d’influencer le vote, considérant qu’elle n’était pas tenue de rester neutre.
La mise en œuvre de ce référendum à RTE a permis de confirmer toute la nocivité de la Loi Travail et validé la pertinence des mobilisations du printemps 2016, alors que certains répétaient que les salariés de ce secteur n'étaient pas concernés.
Le référendum de la loi El Khomri n’est en fait qu’un moyen supplémentaire donné aux employeurs pour imposer des accords au rabais.
La CGT invite les salariés à s’unir dans les entreprises pour refuser les reculs sociaux et continuera à contester la Loi Travail devant toutes les juridictions.
Le 30 mars 2017
SOURCE :