Vivons-nous aujourd’hui un « moment MÉLENCHON » ? [un article de Jacques Sapir]
Tournant de campagne ?
Par Jacques SAPIR – le 1er avril 2017
La campagne électorale connaît probablement aujourd’hui une importante inflexion. Les derniers sondages, et ce quels que soient les doutes que l’on peut raisonnablement avoir sur leur fiabilité, dans un contexte où le nombre des futurs électeurs toujours plongés dans l’indécision est extrêmement important, semblent en attester.
Vivons-nous aujourd’hui un « moment Mélenchon » ? Cette question mérite d’être posée. Les sondages semblent indiquer que la campagne de Jean-Luc Mélenchon connaît un succès grandissant. S’il faut garder la tête froide, et toujours se souvenir que les sondages, outre leurs imperfections, sont largement manipulables, il semble bien que l’on soit entré dans une nouvelle phase de la campagne électorale. Car, le succès grandissant du représentant de la « France insoumise » n’est pas le seul fait nouveau de ces derniers jours. La campagne de Nicolas Dupont-Aignan elle aussi accélère de manière spectaculaire. Le « moment Mélenchon » pourrait donc bien être révélateur d’un tournant plus profond dans cette campagne.
Les symptômes d’un tournant
Ce tournant se caractérise par les difficultés croissantes que semblent rencontrer aujourd’hui les candidatures suscitées par le « système », c’est à dire par les oligarques qu’ils viennent de l’économie ou qu’ils sévissent dans la presse.
Le premier symptôme a été l’arrêt de la progression d’Emmanuel Macron. Ce dernier était porté ces dernières semaines par le soutien indéfectible d’une large partie de la presse. Il ne comptait plus les ralliements dont il bénéficiait. Puis sont venus des difficultés qui étaient attendues mais qui ont surpris et ses soutiens et le candidat lui-même. L’imprécision des propos sur certains points, les palinodies sur d’autres (comme le service militaire de 1 mois ou les déclarations sur le « pénibilité ») sont venues jeter le trouble. Le départ spectaculaire de certains membres de sa campagne, comme le Général Soubelet ou son directeur de campagne, témoignent de ce que des désaccords importants se sont faits jour au sein de cette alliance hétéroclite qui se nomme (en toute modestie bien sur) « En marche ».
Le second symptôme a été la descente aux enfers de François Fillon, certes pilonné, parfois de manière suspecte, tant par la justice que par la presse, mais non sans quelques raisons […]
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