« L'opération MACRON » : la grande SUPERCHERIE : LREM n'est que l'UMPS ripolinée ! [par Jean Lévy]
La République En Marche ... Une « formation nouvelle » ?... « Ni droite, ni gauche » ?
Non ! Un coup d'Etat « soft » au service de l'oligarchie financière
Par Jean LÉVY
Depuis des décennies, la droite aux noms successifs alternait au pouvoir avec le Parti Socialiste. Ce "une fois, une fois" visait à calmer le mécontentement populaire tous les cinq ans, l'équipe gagnante donnant ainsi l'impression d'apporter une nouvelle donne aux électeurs. Mais ce jeu, s'il a fait illusion tout un temps, s’est avéré inefficace à la longue, la politique poursuivie par les uns et les autres étant grosso-modo la même. Cette réalité s'explique par la pensée unique des deux formations envers l'Union européenne et la politique d'austérité que celle-ci impose aux Etats. D'où la continuité entre les orientations prises à l'Elysée, tant par les leaders du PS que de l’UMP.
Mais, à la longue, l'usure de ces deux partis ne permettait plus que l'un ou l'autre puisse gouverner seul. Alors s'est posée la question d'une grande coalition gauche-droite à "l'allemande". Cependant, cette solution était difficile à imposer au corps électoral français, divisé historiquement en deux pôles idéologiquement opposés.
Cependant, les gouvernants conscients de la crise profonde de confiance, qui s'aggravait dangereusement au sein de la population, et de la nécessité pour eux d'accélérer le processus d’alignement - rapide - de la France aux normes économiques et sociales décidées à Bruxelles sous la pression de Berlin, l'oligarchie a jugé nécessaire de concevoir un scénario d'apparente rupture.
Il fallait un homme neuf pour créer l'illusion du changement.
Menée par le gourou du capital, Jacques Attali, "l'opération Macron" a pris corps dès la nomination de ce jeune associé-gérant de la Banque Rothschild au secrétariat-général de l'Elysée en 2012.
Passée inaperçu par l'opinion à l'époque, la nomination par François Hollande de cette figure encore inconnue au Ministère de l'Economie en 2014 a constitué le deuxième étage de la fusée Macron. Cette seconde phase de l'opération a coïncidé avec l'accélération la politique de régression sociale visant le monde du travail à travers l'attaque frontale du code du travail et la loi El Khomri. Des résistances s'étant faites jours au sein même de l'équipe dirigeante, traduisant la réaction populaire et syndicale du printemps 2016, la nécessité de la mise en œuvre accélérée de « l’opération Macron" s'est imposée au sein des équipes dirigeantes.
Le jeune ministre de l'Economie démissionnait à l'été 2016 pour créer dans la foulée le mouvement En Marche aux initiales d'Emmanuel Macron.
Immédiatement la machine médiatique de l'oligarchie financière a massivement assuré la promotion du produit Macron, telle une lessive qu'on lance sur le marché. L'image du banquier a surgit aux Unes des "news", semaine après semaine, relayée par radios et télés publiques et privées, de façon que nul n'ignore la "bonne nouvelle" : nul ne pouvait ignorer la découverte de "l'oiseau rare" et son envolée vers le pouvoir, tel l'aigle impérial retour de l'île d'Elbe. Cet inconnu au visage de jeune premier était devenu "l'homme neuf" que la France attendait.
La stratégie de l'ex-associé-gérant de la banque Rothschild, ou plutôt celle de ses commanditaires, était double : faire élire Macron président et lui assurer une large majorité à l'Assemblée nationale. Pour réaliser la première phase de l'opération, il était nécessaire pour ses parrains d'assurer à son poulain une place centrale dans l'échiquier politique en éliminant tout candidat étiqueté de droite et de gauche, susceptible de faire de l'ombre à Macron. Ainsi François Hollande renonçait de se représenter. Le succès de Benoît Hamon à la primaire du PS permettait aux dirigeants de celui-ci de prendre leurs distances avec cette candidature jugée marginale et sans danger pour Macron.
Puis s'est développée l'affaire Fillon. Celle-ci permettait de réduire la capacité de nuisance de la "droite officielle" à la lumière du scandale qui frappait sa candidature.
La route était ainsi dégagée sur ses deux flancs pour Emmanuel Macron. L'homme "neuf" était devenu "le seul rempart" de la France face au "danger » que représentait, selon le déferlement médiatique, Marine Le Pen et le Front national.
Le scénario a bien fonctionné avec la complicité consciente ou imbécile des forces syndicales et politiques se réclamant du mouvement populaire, qui se sont trompées de cible prenant le leurre - le danger fasciste - dans leur viseur pour la plus grande joie du capital financier : Macron fut ainsi sacré roi avec 43% des électeurs inscrits.
On connaît la suite : la formation du gouvernement présidé par le LR Edouard Philippe, assisté de l'ancien ministre LR Bruno Lemaire, entourés des vieux routiers du PS, les Jean-Yves Le Drian, Gérard Collomb, Gérard Ferrand et du Modem, François Bayrou, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez.
Une belle galerie de l'UMPS !
Ce qui devait arriver arriva : le Sauveur, qui a vaincu la "bête immonde" lors de la Présidentielle, attend le résultat des élections législatives pour parfaire son pouvoir absolu. Dès avant le premier tour des législatives, la machine médiatique s'est remise "en marche" pour annoncer un "raz-de-marée" en faveur d'Emmanuel Macron. Placés au "centre", ses candidats minoritaires dans la nation, comptent se faire élire au deuxième tour grâce tant aux voix LR (et PS) contre ceux de la France Insoumise et de celles du PS contre les candidats du FN...
Un "front républicain" nouvelle manière !
Et sans attendre le résultat des législatives, le nouveau monarque, de retour du voyage obligé chez le suzerain allemand, annonce la destruction de toute la législation sociale acquise par la lutte depuis un siècle, exigée par Berlin et Bruxelles, sans provoquer la colère des syndicats, appelés à négocier l'arrêt de mort du code du travail, du régime des retraites, de la législation sociale.
Voilà donc (presque) bouclée "l'opération Macron" au service de l'oligarchie financière européenne, un véritable tour de passe-passe, devant un public subjugué. Un véritable coup d'Etat "soft", sans recours à l'armée, ni d'occupation militaire. Les médias ont remplacé les panzer division
Mais préparons la suite : la résistance d'un peuple face à la trahison des "élites".
Comme à l'été 40...
J.L.
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