8 MARS 2018: journée de luttes des femmes à l’échelle internationale


Algérie 8 mars 2018: journée de luttes des femmes à l’échelle internationale
Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme
La journée du 8 mars 2018 ne peut être réduite à une simple fête entre femmes de toutes conditions sociales. Elle ne peut être qu’une journée de luttes organisées et unies, de réflexion sur le moyen de faire entendre leur voix pour les ouvrières des secteurs économiques publics ou privés, les employées du secteur administratif public, éducation, santé, les femmes de petits paysans, les étudiantes et toutes les femmes de condition modeste qui ne vivent que de la vente de leur force de travail.
Les femmes des classes populaires subissent le plus le poids de la politique économique et sociale d’un pouvoir aux mains de la bourgeoisie et des oligarques. Ces classes se sont enrichies par le pillage des biens du pays et l’exploitation forcenée de la classe ouvrière, par la fraude fiscale et sociale, par les cadeaux financiers de l’Etat.
Les conséquences de la crise financière provoquée par la chute des recettes pétrolières ne touchent que les travailleurs et les masses populaires. Les salaires sont bloqués depuis des années. L’inflation qui s’est accélérée ces dernières années frappe durement les salariés et les retraités. La hausse générale des prix réduit leur pouvoir d’achat et augmente la part de la bourgeoisie dans la répartition du revenu national. Les familles du peuple ne peuvent plus boucler les fins de mois sans renoncer à acheter de nombreux biens dont les prix ne sont plus à leur portée.
Dans le secteur privé, les femmes subissent le diktat et l’humiliation des patrons. Elles sont très nombreuses celles qui travaillent durant de longues heures dans des locaux insalubres et pollués pour des salaires de 8000 dinars et même moins, bien en dessous des 18000 DA du salaire minimum qui n’a pas bougé depuis plus de 6 ans. L’Etat qui est celui des riches et des puissants ferme les yeux sur leur terrible situation.
L’UGTA, syndicat lié au pouvoir, est complice. Les patrons mettent à la porte tout homme et toute femme qui tentent de s’organiser dans des syndicats pour se défendre.
Les étudiantes des écoles normales supérieures en grève depuis des mois pour obtenir un poste à proximité de leur lieu de résidence parental craignent de ne pas pouvoir avec leur futur salaire louer un logement et de subvenir à leurs besoins minimum. Les femmes célibataires qui n’ont pas le moyen de s’acheter un logement ou même d’en louer sont exclues du bénéfice du logement construit par l’Etat. Les préjugés contre les femmes se sont renforcés avec l’expansion de l’idéologie rétrograde propagée sous couvert de l’Islam.
La journée du 8 mars n’est pas seulement un jour de fête. Le pouvoir et les bourgeoises veulent faire oublier l’instant d’un jour les tourments des femmes de condition modeste. Ils veulent la réduire à des cérémonies de danse, de chants et de distribution de confiserie dans une atmosphère de coexistence entre exploitées et exploiteuses. Le 8 mars n’abat pas la barrière qui sépare en deux camps opposés des classes aux intérêts fondamentalement antagoniques.
Cette journée est aussi une journée de luttes contre l’arbitraire d’un régime qui pense étouffer le combat des femmes pour le progrès en leur interdisant de s’organiser librement ou de manifester sur la voie publique. C’est également une journée qui s’inscrit dans les luttes de tous les jours pour s’opposer à la politique sociale antipopulaire du régime tout en veillant dans la plus grande vigilance à ne pas permettre aux forces de la régression, de l’obscurantisme, du séparatisme, aux forces internes alliées aux puissances impérialistes d’exploiter leurs justes revendication en vue de remplacer les gouvernants actuels discrédités par d’autres « plus neufs » pour continuer ou aggraver la même politique de classe.
Le 8 mars est une journée de luttes et de solidarité à l’échelle mondiale pour le travail, le logement, l’égalité suivant le principe « à travail égal, salaire égal », l’émancipation de toutes formes d’exploitation et de dépendance, les libertés démocratiques dont la classe ouvrière a le plus besoin pour défendre ses intérêts. C’est une journée de solidarité avec les femmes victimes des ingérences militaires des puissances impérialistes, du fascisme, du sionisme, des forces de la régression et de l’obscurantisme en Palestine, Libye, Syrie, Irak, Sahara occidental, Afghanistan, Ukraine, Colombie, Honduras, etc. C’est une journée de lutte pour la paix mondiale dangereusement menacée par le capitalisme en crise, pour le démantèlement des armes nucléaires et de toutes les armes de destruction massive.
Pour les communistes algériens et algériennes, la lutte de tous les jours des femmes exploitées, des épouses des exploités, pour une société où chacun ne vivra que de son travail est indissolublement liée à la lutte pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie, la lutte pour le socialisme.
Le 8 mars 2018
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