En hommage à Henri CURIEL, militant communiste assassiné à Paris il y a 40 ans
Par Roger Esmiol, Claude Namias. Publié dans le numéro 23 de Contretemps.
« Un jour je finirai comme cela de mort violente. Et c’est bien ainsi que je souhaite finir. C’est la plus belle mort. C’est celle du soldat. » (*)
Avant-propos
À l’occasion du centième anniversaire de la naissance d’Henri Curiel, nous nous proposons de présenter le parcours politique de cet Égyptien originaire du Caire. Il est né le 13 septembre 1914 d’un père banquier, sépharade, probablement originaire de la ville espagnole de Curiel. Il effectue ses études secondaires, en français, chez les jésuites, où il acquiert une méthode imparable d’argumentation. Il fait également une licence de droit à l’Université du Caire. À sa majorité, en 1935, il choisit la nationalité égyptienne. Il rencontre des intellectuels égyptiens et des antifascistes français, italiens, suisses, grecs. Il découvre la misère des paysans, le travail des enfants dans les filatures de coton. Joseph Hazan, un de ses plus proches camarades, dira : « Il n’a jamais oublié que c’est la misère du peuple égyptien qui l’a conduit au communisme ». À la fin des années 1930, il découvre le marxisme grâce à son frère Raoul et à son cousin Aghion et il étudie de nombreux ouvrages marxistes. Confronté aux retombées de la Deuxième Guerre mondiale, il s’engage dans l’action antifasciste et adhère à l'Union démocratique, essentiellement composée de jeunes Egyptiens et d'étrangers, où on discute surtout de la situation internationale.
En juillet 1942, la police égyptienne arrête les Juifs soupçonnés d’être communistes. Henri Curiel connaît pour la première fois la prison. Il y rencontre des militants nationalistes. À leur contact, il mesure la puissance du sentiment national. Libéré en novembre 1942, il organise une École de cadres pour former les militants qui seront à l’origine du Mouvement Égyptien de Libération Nationale (MELN) fondé en janvier 1943. Il ne parle pas très bien l’arabe, mais sa force de conviction est grande. « Intellectuel fragile, mieux fait semble-t-il pour hanter les bibliothèques d’Oxford que les usines de la banlieue du Caire, Henri Curiel exerçait sur de petits auditoires ouvriers une réelle fascination. Sa souple intelligence offrait aux plus frustes des réponses valables, son dévouement désarmait les sceptiques » […]
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