AQUARIUS: histoire d'un chantage qui paie
Comment réagiriez-vous si quelqu’un vous demandait dans le couloir du métro de lui donner votre portefeuille sous la menace de sauter sous un train ? Si quelqu’un exigeait de vous que vous le logiez dans votre appartement sous la menace de sauter par la fenêtre ? Ces questions sont en apparence saugrenues, et c’est pourtant exactement ce que nous vivons depuis maintenant quelques années, depuis que la vague migratoire déferle à travers la Méditerranée. Quotidiennement, les Etats riverains sont confrontés à cette logique perverse « accueillez moi ou je me noie ». Et le chantage fonctionne : pour le moment, personne n’a répondu « noyez-vous donc ».
Notre culture repose – et c’est heureux – en grande partie sur le principe d’empathie, qui nous rend individuellement insupportable la souffrance de l’autre. Bien entendu, il y a une hiérarchie entre les « autres ». Au départ limité aux membres d’une même famille, d’un même clan ou tribu, le champ n’a cessé de s’élargir au cours de notre histoire pour devenir universel avec les Lumières. Nous sommes nourris et éduqués avec une injonction de compassion envers celui qui souffre. Le problème est que cette empathie peut être facilement manipulée. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : les faux aveugles et les faux paralysés qui vivaient de l’aumône sont aussi anciens que la civilisation humaine, et l’extension des moyens de communication n’a fait que créer de nouvelles opportunités de nous soutirer de l’argent en nous faisant pleurer sur la veuve et l’orphelin, vrais ou faux.
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