Pourquoi et comment sortir de l'UNION EUROPÉENNE ? Quel projet pour la NATION, l’Europe, quel projet commun ?

Cet article a été publié initialement le 18 septembre 2013
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Par Michèle Dessenne, vice-présidente du Parti de la démondialisation (Pardem)
Michèle Dessenne était invitée à La Fête de l’Humanité le dimanche 15 septembre 2013, à un débat intitulé Quel projet pour la nation ? Pour l’Europe ? Quel projet commun ? Elle a débattu avec Olivier Dartigolles (porte-parole du PCF) et Liem Hoang Ngoc (député européen PS).
Intervention de Michèle Dessenne : Quel projet pour la nation ? Pour l’Europe ? Quel projet commun ? sont trois questions qui nécessitent des réponses de fond et auxquelles nous pourrions ajouter avec qui et pour quoi faire ? Des questions qui exigent de définir le cadre dans lequel elles se posent et qui impliquent des choix politiques.
Quel projet pour la nation ?
D’abord définir les termes (Larousse) :
Nation : « Entité abstraite, collective et indivisible, distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté. »
Etat-nation : « Etat dont les citoyens forment un peuple ou un ensemble de populations se reconnaissant comme ressortissant essentiellement d’un pouvoir souverain émanant d’eux et les exprimant. »
Souveraineté : « Pouvoir suprême reconnu à l’Etat qui implique l’exclusivité de sa compétence sur le territoire national et son indépendance absolue dans l’ordre international où il n’est limité que par ses propres engagements. » L’article 3 de la Constitution de 1958 dispose que « la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. »
Allons plus loin
Il existe deux conceptions opposées de la nation : celle, ethnique, de la nation inconsciente, et celle, politique, de la nation consciente. La première enferme les individus et les groupes sociaux dans des déterminants issus du passé, ceux de la « race », du sang et du sol. Elle fonde le chauvinisme. La nation consciente, citoyenne, républicaine, invite, elle, les citoyens à forger des projets d’avenir en commun ; les citoyens ont alors vocation à se tourner vers la « commune humanité ». C’est à cette définition à laquelle nous nous référons ici.
Jean Jaurès, et c’est bien le lieu pour le citer, écrivait en 1911 : « Arracher les patries aux maquignons de la patrie, aux castes du militarisme et aux bandes de la finance, permettre à toutes les nations le développement indéfini dans la démocratie et dans la paix, ce n’est pas seulement servir l’internationale et le prolétariat universel, par qui l’humanité à peine ébauchée se réalisera, c’est servir la patrie elle-même. Internationale et patrie sont désormais liées. C’est dans l’internationale que l’indépendance des nations a sa plus haute garantie ; c’est dans les nations indépendantes que l’internationale a ses organes les plus puissants et les plus nobles. On pourrait presque dire : un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. »
Nous nous inscrivons pleinement dans cette vision du monde : indépendance nationale et internationalisme.
L’internationalisme, comme son nom l’indique, associe des nations souveraines car un citoyen ne peut être libre dans un pays subordonné à d’autres.
Or, force est de constater que nation et souveraineté sont depuis des décennies dans la ligne de mire des classes dirigeantes. Elles ont organisé la création d’institutions internationales (OMC, Banque Mondiale, FMI, Otan, Union européenne, BCE) pour régenter le monde, imposer le libre-échange et vider les poches de résistance créées par des luttes sociales et politiques.
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