Actions contre la politique gouvernementale - Hausse des carburants : LA LETTRE D'UN RETRAITÉ CGT
Je porte à votre connaissance un courrier d’un de mes camarades reçu ce jour sur ma messagerie :
Bonjour à toutes et à tous,
Depuis ma campagne …, je regarde régulièrement le blog CGT …. pour suivre ce qui se passe (pour une part) dans mon ancienne entreprise et mon ancien syndicat !
Dans ce cadre, j’ai lu, sur le blog, « l’expression » confédérale de la CGT sur l’initiative du 17 novembre contre la hausse des carburants. Cette affligeante déclaration confédérale a fait, j’espère, l’objet d’une discussion sérieuse !
Alors que plus de 80% de nos concitoyens dénoncent la hausse des carburants (moyens de transports, mode de chauffage,…) et soutiennent les initiatives pour faire reculer le gouvernement actuel de ploutocrates, la Confédération, la main sur le cœur, n’hésite pas à déclarer : « la mobilisation du 17 novembre appelant à bloquer les routes sur le prix de l’essence est aujourd’hui clairement une manifestation d’extrême droite. »Diantre !
Je souviens qu’il n’y a pas si longtemps nous bloquions les raffineries de pétrole !
Comme le dit Tartuffe dans la pièce de Molière : « Couvrez ce sein, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées. » !
Nous ne pouvons totalement délaisser le mouvement du 17 novembre parce qu’il résume, à lui seul, nos manquements face aux combats que nous devons mener. Nous ne pouvons-nous en défaire sous le prétexte d’un refus « d’être en association avec l’extrême droite, xénophobe, anti-migrants ou de la droite réactionnaire ». Nous devons affronter nos propres contradictions (positions et décisions de nos diverses structures sur de nombreux sujets revendicatifs et politiques comme l’Union européenne…) et nos propres reculs sur de nombreuses questions.
Soyons lucides ! C’est en occultant les aspirations disparates de la base, que nous laissons le champ idéologique aux opportunistes fascisants ou autres collaborationnistes, de peur d’être taxés de connivence avec l’extrême droite ou de faire de la politique. Cette peur est un faux problème mais qui masque le fait que nous abandonnions nos fondamentaux de classe.
Nous faisons ainsi la part belle aux différents gouvernements successifs, à la classe dominante qui se joue de nous en permanence avec tous les leviers dont elle dispose, notamment l’extrême droite. C’est pour cela qu’elle existe.
Nous ne pouvons totalement délaisser le mouvement du 17 novembre parce qu’il résume à lui seul nos propres manquements à organiser de tels actions pour poser le principe de changer de cadre politique afin de combattre ce système capitaliste. Nous ne pouvons-nous en défaire sous le prétexte d’un refus « d’être en association avec l’extrême droite, xénophobe, anti-migrants ou de la droite réactionnaire ».
Nous devons affronter nos propres contradictions. Le 17 novembre n’est pas concrètement un mouvement d’extrême droite ou réactionnaire, c’est un mouvement instrumentalisé, certes, mais qui demeure populaire. Car, c’est un sentiment de ras-le-bol mal conscientisé et donc mal exprimé, mais à côté duquel nous passons, … une fois de plus. C’est ça l’immobilisme et nous y participons pleinement. Nous sommes collectivement responsables de l’absence de cette conscience politique de classe, nous avons collectivement une grande responsabilité sur le fait que les esprits reculent car la peur pousse à ne pas changer le système.
Robespierre prédisait pourtant dès 1788 que « La plus grande partie de nos concitoyens est réduite par l’indigence à ce suprême abaissement, où l’homme – uniquement occupé de survivre – est incapable de réfléchir aux causes de sa misère et aux droits que la nature lui a donné. »
Les travailleurs sont, par la force des choses, plus facilement happés par un mouvement bien vite récupéré par d’autres, pour de mauvaises raisons, plutôt que dans la perspective de construire un mouvement de fond, rassembleur dont la CGT serait un puissant levier, pour de bonnes raisons. Mais cela nécessite d’aborder le fond des problèmes, sur des bases de classe, c'est-à-dire défendre et faire prévaloir les seuls intérêts du Travail, ceux d’une société que nous voulons. Cela n’est pas compatible avec le capital, ses choix, sa classe dirigeante et les gouvernements successifs.
Un petit espoir, la confédération a mis un peu d’eau dans son vin face à la contestation de nombreux syndiqués à propos du 17 novembre…
Enfin, j’attire votre attention sur une déclaration intersyndicale confédérale d’une totale soumission sur « l ’Europe » (CGT, CFDT, FO, UNSA, etc… ) et qui relève de l’escroquerie et de la tarte à la crème (pour être gentil…)
…Que la force soit avec vous !
Fred