Absorption d’ALSTOM par Siemens : un blocage bienvenu… mais pour de très mauvaises raisons
(Certains éléments de cet article sont extraits de l’entretien exclusif avec Jean-Michel Quatrepoint, spécialiste des questions industrielles, à paraître dans l’édition de février de Ruptures – pour ne pas manquer cette édition, abonnez-vous !)
La Commission européenne a bloqué, le 6 février, la fusion prévue entre le groupe français Alstom et la branche Transports du géant allemand Siemens. Les syndicats français se sont réjouis de cette décision : un tel mariage ne pouvait en effet qu’entraîner des suppressions d’emploi massives, et une perte de maîtrise industrielle et technologique majeure pour la France. Car en fait de rapprochement, il se serait agi d’une absorption pure et simple au profit de la firme de Munich.
Pourtant, ce n’est pas ce qui a motivé la décision de Bruxelles. Loin d’évoquer la sauvegarde des emplois, la Commission a fait prévaloir les sacro-saintes règles de la concurrence : celle-ci, a-t-elle indiqué, aurait été faussée par l’émergence du nouvel ensemble. Cet argumentaire a fâché non seulement les directions des deux entreprises, mais également les gouvernements à Berlin et à Paris qui voulaient créer un « géant européen » notamment capable de combattre contre le grand groupe ferroviaire chinois CRRC. Emmanuel Macron et son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire ne se préoccupaient nullement de l’indépendance nationale, mais entendaient s’inscrire au contraire dans la mondialisation et sa logique financière.
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