« IL NOUS FAUT UN PARTI » réflexion entendue sur un barrage…
Programme, souveraineté, démocratie… La voie est tracée par le mouvement des Gilets jaunes.
Par Jacques COTTA
Depuis plus de 12 semaines des centaines de milliers de gilets jaunes déferlent. Paradoxe, ils tiennent partout à se présenter comme apolitiques pour ne pas poser les germes de divergences qu’ils redoutent pour la suite du mouvement, courant le risque de laisser la politique aux professionnels qui depuis 40 ans vont de déclaration en déclaration pour être élus et qui une fois en place appliquent en général le contraire des promesses faites avant l’élection. Pourtant, quoi de plus politique que le combat mené au grand jour par les Gilets jaunes. Le gouvernement d’Emmanuel Macron comme les défenseurs du système, relayés par la plupart des médias, ont tout fait pour limiter le soulèvement populaire à la seule question de l’essence, ce qui très vite est devenu le combat pour le pouvoir d’achat, le salaire, le travail, les services publics, bref, la volonté de pouvoir vivre simplement et normalement de son travail. Non seulement le mouvement des gilets jaunes aborde des sujets qui pour être satisfaits posent évidemment l’organisation sociale et politique de la société, la répartition des richesses, mais de plus il pose la question de l’organisation du mouvement lui-même dans le temps pour que les responsables politiques professionnels de tous bords ne puissent s’approprier et dénaturer ce qui constitue le plus fort mouvement social que le pays a connu depuis 1968.
Le mouvement des Gilets jaunes n’est pas apolitique mais plutôt, selon les vieilles classifications, « trans-politique ». On y trouve des citoyens dont les origines politiques sont différentes, dont les convictions sur telle ou telle question peuvent diverger. Mais ce qui le caractérise, c’est sa profonde unité sur l’essentiel, la nécessité de trouver une issue à la question sociale, le respect de la démocratie, l’opposition à la politique du président de la république, de LREM, et le rejet de ce qui est ressenti comme un profond mépris macronien au point de voir le mot d’ordre « Macron démission » faire l’unanimité aux quatre coins de l’hexagone. En cela, si on veut bien laisser de côté les vieilles caractérisations qui n’ont pas grand sens en l’espèce - « gauche », « droite », « extrême gauche », « extrême droite » - et si on rejoint le point de départ commun qui met au cœur de la situation les classes sociales, le combat du peuple d’en bas contre l’oligarchie du sommet, alors le mouvement des Gilets jaunes apparait assez homogène, porteur d’aspirations et de revendications communes.
Dans le cadre de l’association « devoir de résistance-La sociale », Denis Collin, Christophe Miqueu et moi-même avions rédigé en février 2017 un manifeste « pour un 21ème siècle plus heureux ». C’était à la veille des élections présidentielles et rien ne laissait alors prévoir le formidable mouvement social qui depuis a éclaté. Nous faisions un certain nombre de propositions qu’il m’a semblé urgent de revisiter à lumière de la situation actuelle, et d’en tirer quelques conséquences.
Comme point de départ, il nous faut donc aborder ce que les GJ révèlent de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Vivre tout simplement !
La grande régression contre laquelle les GJ se sont engagés au fil des jours affecte tous les domaines de la vie sociale […]
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