Priscillia Ludosky : Avec les Gilets jaunes, « la fraternité s’est réveillée »

Le 2 mars 2019
Entretien avec Priscillia Ludosky
Alors que se déroule l’Acte XVI des Gilets jaunes, Reporterre s’est entretenu avec Priscillia Ludosky, l’une des figures du mouvement, au sujet de l’évolution de la mobilisation.
Priscillia Ludosky est l’une des figures des Gilets jaunes. Sa pétition « pour une baisse des prix du carburant à la pompe », publiée en mai 2018, est l’une des sources du mouvement. Au mois de mars, elle appelle les citoyens à multiplier les blocages symboliques et a imaginé un sit-in géant, au cœur de Paris, à partir du vendredi 8 mars.
Reporterre — Le mouvement des Gilets jaunes s’essouffle-t-il ?
Priscillia Ludosky — Je parlerais d’une évolution plutôt que d’un essoufflement. En fin d’année dernière, on était dans de la forme, pure et dure, à travers des manifestations et des blocages. Aujourd’hui, j’observe une vraie montée en puissance au niveau du fond : des groupes organisent des réunions d’information, des débats, des initiatives, tandis qu’émergent des collectifs et des associations. Le mouvement a permis d’éveiller des consciences et des vocations, de tisser des liens de solidarité entre des personnes qui ne se connaissaient pas, qui n’ont pas le même profil, pas le même niveau de revenus. La fraternité, qui était peut-être en sommeil, s’est réveillée. Même pour des personnes vraiment marginalisées, comme les sans-abris. Ils sont sur les ronds-points, ils sont hébergés et sont moins isolés.
Quel est le dénominateur commun des Gilets jaunes ?
Un ras-le-bol général face aux inégalités, à la baisse du pouvoir d’achat et aux dysfonctionnements évidents que l’on vît dans ce système […]
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