INDIGNE ! Sur RMC un journaliste accuse le PCF de collaboration avec les nazis !


Polémique entre Ian Brossat et Daniel Riolo sur la rôle du parti communiste en 39-45
Par Pauline Moullot
Le 21 mai 2019
La tête de liste PCF Ian Brossat et l'éditorialiste Daniel Riolo se sont écharpés dans un échange caricatural sur RMC, revenant sur l'attitude des communistes pendant la seconde guerre mondiale.
Le PCF n’a pas collaboré avec les nazis
Les historiens interrogés par CheckNews dénoncent un débat caricatural. D’abord parce qu’il est faux d’accuser le PCF de collaboration. Ensuite parce que le chiffre de 75 000 fusillés communistes, cité en réponse par Brossat, est un vieux mythe infirmé depuis des décennies.
Regardons d’abord la première affirmation selon laquelle le PCF aurait collaboré. «Le PCF a été prisonnier du pacte germano-soviétique. Il s’est donc abstenu de résister contre les Allemands jusqu’au printemps 1941», mais cela ne signifie pas qu’il a collaboré, en se mettant par exemple au service du Reich, explique à CheckNews l’historien spécialiste de la seconde guerre mondiale Olivier Wieviorka.
«Il y a eu un certain nombre d’erreurs, comme la tentative de publication de l’Humanité, qu’on peut voir comme de l’opportunisme ou une erreur politique, mais ça ne signifie pas qu’il s’agit d’un ralliement aux valeurs du fascisme allemand», renchérit l’historien Claude Pennetier, auteur des Fusillés 1940-1944. A l’été 1940, le PCF demande en effet la réautorisation de publication de L’Humanité. La demande sera refusée, mais l’épisode est vu comme une négociation avec les nazis. «Le PCF essaie de tirer avantage de la situation, c’est un épisode honteux, mais le transformer en acte de collaboration, c’est une contrevérité», selon Olivier Wieviorka.
L’historien précise par ailleurs que les communistes ont toujours été opposés au régime de Vichy. Mais c’est au moment de l’opération Barbarossa que le parti, avec la création du Front national de la résistance en 1941, entre officiellement dans la résistance. «Il existait déjà un sentiment patriotique très fort, et certains, comme Gabriel Péri, sont entrés très tôt dans la résistance», affirme Claude Pennetier. Mais, comme l’écrivait Le Monde en 2006 :«quant à l’entrée massive des communistes dans l’action armée, la majorité des historiens estime qu’elle intervint à l’été 1941.»
La place des communistes dans la résistance fait l’objet de débats historiographiques depuis l’après-guerre. Dans un article publié en 1983, l’historien Jean-Pierre Azéma rendait ainsi compte d’un colloque sur le sujet. «De Gaulle et Vercors avaient, dès 1956, donné le ton: qui avait, dès le début, combattu l’occupant? Des communistes, coupés du centre et agissant à titre individuel, ou bien le parti ès qualité? C’est la seconde thèse que soutenait mordicus le PCF […] En publiant, en 1977, On chantait rouge, Charles Tillon relançait la thématique des deux lignes coexistant à l’intérieur du parti clandestin, d’un été à l’autre, celle des antifascistes, celle des «courtiers de la diplomatie soviétique».
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