L’UNION EUROPÉENNE et la double CATASTROPHE qui s’annonce

Par Tony Andréani
Il faut regarder les choses en face, et prendre de la hauteur. L’UE va vers une catastrophe financière, et par suite économique. Le fait majeur, même s’il n’est pas propre à l’UE, est l’accumulation des dettes privées, bien plus grave que celle des dettes publiques. Elles s’élèvent, pour ne prendre que le cas de notre pays, à 133% du PIB. Cela signifie que, du ménage le plus modeste aux plus grandes entreprises, le niveau des dettes est tel qu’il sera impossible de les rembourser ou bien qu’on ne pourra le faire qu’en vendant des actifs, c’est-à-dire en sacrifiant l’investissement, donc en bloquant la croissance. Pire : si tout le monde se met à vendre, les prix de ces actifs s’effondrent, ce qui conduit à un krach financier, déjà plusieurs bulles étant en préparation. Une situation qui alarme le FMI, mais où les grands financiers, eux qui savent quand il ne faut pas vendre, voient une occasion de racheter et de dépecer des milliers de PME prêtes à sombrer.
C’est ce que l’on a déjà vu lors de la grande crise de 2007-2008, qui a détruit près de la moitié de la capitalisation boursière mondiale, et qui a mis les banques au tapis, tant elles étaient surchargées de créances pourries, sous une forme ou une autre. A quoi il faut ajouter que la finance de marché (le commerce des actions, des obligations et des produits dérivés), qui représentait des mouvements de capitaux colossaux, infiniment supérieurs à ceux du commerce réel, avait complètement décroché de l’économie réelle, et s’était brutalement dégonflée. On le sait, cette crise des banques n’a été contenue qu’en faisant appel aux finances publiques, aux frais donc des contribuables.
Or la même crise financière se profile à l’horizon de l’UE, parce que celle-ci n’a pas pris les mesures qui s’imposaient. En bref d’abord les banques n’ont pas été soumises à des contraintes fortes dans leur fonction de créatrices de monnaie : les ratios de fonds propres (ceux qui leur permettraient de faire face aux risques de non-remboursement de leurs créances) sont restés beaucoup trop faibles, tandis que l’outil des réserves obligatoires (auprès de la Banque centrale) restait mis au rancart. Ensuite la séparation de leurs activités de dépôt et de crédit de leurs activités de marché n’a pas été effectuée (le Parlement européen, sous pression et sans doute par incompétence, n’a pas suivi une proposition en ce sens de la Commission européenne).
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