Après les européennes, la guerre des CLASSES

Par Bertrand Renouvin
Depuis le soir du 26 mai, d’éminents spécialistes nous montrent les transferts de voix qui expliquent les succès et les défaites. Ces retraités de droite qui votent « pour Macron », ces jeunes urbains qui choisissent les écologistes, ces voix mélenchoniennes qui se déportent vers le Rassemblement national… tout cela mérite d’être étudié et mémorisé – mais en se gardant de plaquer sur ces évolutions le schéma droite-gauche. Depuis l’élection présidentielle de 2017, le vieux clivage n’a plus qu’un sens marginal et c’est une nouvelle ligne de front qui est tracée.
D’un côté, le bloc oligarchique. Macron est le nom sur lequel se sont rassemblés des politiciens de droite et de gauche qui depuis longtemps défendaient les mêmes intérêts et partageaient les mêmes croyances sur le marché mondialisé et sur les vertus allemandes. Vainqueur de la présidentielle et des législatives, ce bloc a récupéré les réalistes de droite, du centre et de la gauche (Edouard Philippe, François Bayrou, Jean-Yves Le Drian) qui avaient compris qu’il n’y avait pas de salut pour eux hors de la macronie. Les élections européennes ont confirmé la marginalisation de la droite classique et des fractions socialistes qui sont sans espoir de retour dans le jeu central.
Malgré ses échecs cinglants, Emmanuel Macron reste le chef incontesté de son camp et le restera au désespoir de Gérard Larcher et de quelques autres. Telle est sa première victoire. Ce n’est pas la victoire d’un président de la République, mais celle d’un chef de guerre sociale qui a montré de quoi il était capable en matière de répression des mouvements sociaux et d’intimidation des journalistes. La bourgeoisie, physiquement ou psychiquement versaillaise, lui en est reconnaissante.
De l’autre côté, un bloc populaire. Ce n’est pas LE bloc populaire unifié dont on rêve mais le grand parti protestataire que constitue le Rassemblement national, représentatif d’une large partie des Français victimes de la mondialisation ultralibérale. Il est vrai qu’une partie des classes populaires et de la tranche inférieure des classes moyennes refuse de voter pour Marine Le Pen. En 2017, la France insoumise représentait une alternative que Jean-Luc Mélenchon a ruinée de ses propres mains par ses errements stratégiques, son autoritarisme, ses foucades et les purges qu’il a ordonnées.
Emmanuel Macron, avec l’aide des grands médias, a installé le Rassemblement national comme parti officiel de l’opposition en désignant les nationalistes comme l’ennemi à abattre. De fait, l’ennemi est fortement installé sur ses positions, et il a même gagné des électeurs au détriment de la désolante Nathalie Loiseau. Mais cet échec tactique – pas même un point d’écart – est compensé par la bonne surprise de l’effondrement de la France insoumise qui ruine la perspective d’un populisme de gauche […]
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