La lettre hebdo de CUBA Coopération - les nouveautés depuis le 18 juillet 2019

Chères Amies, Chers Amis,
Lorsque vous lisez ces lignes, ce 25 juillet, c’est demain, le 26 juillet, que Cuba célèbrera sa fête nationale.
Le 26 juillet est une fête nationale à Cuba car c’est le 26 juillet 1953 qu’eut lieu l’attaque de la caserne de la Moncada, évènement qui marque le début des luttes révolutionnaires qui viendront à bout de la dictature de Batista le 1er janvier 1959 et dont Cuba fête cette année le 60e anniversaire.
La caserne de la Moncada est alors la principale place forte de la région de Santiago de Cuba.
Les 123 jeunes assaillants, sous la conduite de Fidel Castro, qui a 26 ans, veulent profiter de l’effet de surprise pour lancer leur attaque, une nuit de carnaval en cette période estivale de cette ville de l’orient de Cuba.
L’attaque est un échec, face aux 400 soldats de la caserne, et la moitié des assaillants est tuée.
Fidel Castro est arrêté et il sera condamné à 15 ans de prison après avoir, comme jeune avocat, assuré lui-même sa défense, avec une plaidoirie qui garde encore aujourd’hui une grande acuité :
« Je vous avertis que tout ne fait que commencer. Si dans vos âmes il y a encore un brin d’amour pour la patrie, pour l’humanité, pour la justice, alors écoutez-moi avec attention. Je sais que vous allez me contraindre au silence pendant de nombreuses années. Je sais que vous ferez tout en votre pouvoir pour cacher la vérité. Je sais que la conspiration contre moi visera à ce que je passe à l’oubli. Mais ma voix ne s’éteindra pas pour autant : elle prend toujours plus de force dans ma poitrine lorsque je me sens seul et elle apporte à mon cœur toute la chaleur que lui nient les âmes lâches.
Lorsque vous jugez un accusé pour vol qualifié, Honorables Juges, vous ne lui demandez pas combien de temps il est sans travail, combien d’enfants il a, quels jours de la semaine il a mangé et ceux où il n’avait rien à manger. Vous ne vous préoccupez pas du tout des conditions sociales de l’environnement dans lequel il vit. Vous les envoyez en prison sans plus de considération. Par contre, vous ne voyez pas les riches qui mettent le feu à leur commerce et à leur boutique pour réclamer des polices d’assurance, même si, dans ces feux, des êtres humains y périssent. Ils ont suffisamment d’argent pour payer des avocats et corrompre les juges. Vous envoyez en prison le malheureux qui vole parce qu’il a faim, mais aucun, des centaines de voleurs qui s’emparent de millions à l’État, ne passera une seule nuit derrière les barreaux. Vous mangez avec eux à la fin de l’année dans quelque lieu aristocratique et ils ont ainsi votre respect.
Je terminerai ma plaidoirie d’une manière peu commune à certains magistrats en ne demandant pas la clémence de ce tribunal. Comment pourrais-je le faire alors que mes compagnons subissent en ce moment une ignominieuse captivité sur l’île des Pins ? Je vous demande simplement la permission d’aller les rejoindre, puisqu’il est normal que des hommes de valeur soient emprisonnés ou assassinés dans une République dirigée par un voleur et un criminel. Condamnez-moi, cela n’a aucune importance. L’histoire m’absoudra. »
Sous la pression populaire, Fidel Castro sera amnistié et exilé en 1955.
Il créera ensuite le mouvement du 26 juillet, et le M-26, comme il sera appelé, deviendra le principal foyer des guérilleros anti-Batista, jusqu’à la victoire finale de janvier 1959.
Et c’est ainsi que le 26 juillet deviendra la fête nationale à Cuba.
Que ce petit rappel historique ne vous empêche pas de découvrir les nombreux articles de notre site qui parlent de la réalité actuelle de Cuba.
Bonne lecture et bonnes vacances pour ceux qui y sont !
Michel Humbert,
Vice président de Cuba Coopération France
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