Au cœur des URGENCES: l’hôpital public au déchocage collectif

Le 12 septembre 2019, 252 services d’urgences sont en grève sur tout le territoire français ayant rejoint le Collectif InterUrgences créé par une cinquantaine de paramédicaux il y a six mois, l’agression de trop à l’hôpital Saint-Antoine ayant fait office de détonateur à ce mouvement inédit.
Depuis six mois ce Collectif réclame avec une détermination sans faille compte tenu de conditions de travail insoutenables mettant en danger patients et soignants, création de postes à la hauteur des besoins dans chaque service, réouvertures de lits d’aval et rémunération décente pour tous les soignants.
Si la colère des hospitaliers grondait depuis de longues années devant la diminution des moyens matériels, l’accélération des cadences devenues infernales, l’absence de valorisation de la part relationnelle du soin, la violence du management industriel, comment s’étonner que cette lutte de plus de six mois se soit développée avec une telle ampleur dans ces services d’urgences irremplaçables au sein desquels oeuvrent des professionnels dévoués et passionnés pour une rémunération sans rapport avec le niveau de pénibilité, de dangerosité de leur travail ?
Quel autre service hospitalier offre une telle confrontation aux tableaux cliniques les plus variés affectant patients de tous âges et niveaux de vie mais aussi à la précarité et à la misère sociale?
Comment admettre un tel niveau de maltraitance des patients contraints d’attendre des heures durant, plusieurs dizaines d’heures même dans les cas extrêmes? Comment admettre la multiplication de décès sur ces brancards?
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