La Chronique d’Évariste : Pour satisfaire les BESOINS sociaux, il faut tenter le BLOCAGE du système


La grève ultra-majoritaire, quasi-totale, du vendredi 13 septembre à la RATP rompt avec le ronron des manifestations syndicales « saute-mouton » qui ne mobilisent que les appareils syndicaux tout juste élargis. Là est bien le débat sur la ligne stratégique dans le mouvement syndical. Face au mouvement réformateur néolibéral, mieux vaut préparer longuement des actions qui bloquent l’économie du pays plutôt que de multiplier des manifestations sans mobilisations. Dans le premier cas, les syndicats pratiquent dans l’entreprise une éducation populaire refondée pour rassembler les salariés. Dans le deuxième cas, on sort un joli tract en couleur qui ne mobilise que les appareils syndicaux tout juste élargis.
L’enjeu premier de la rentrée sociale 2019 devient celui de la cohabitation entre ces deux lignes. Notre tâche est d’argumenter pour développer la ligne stratégique de rassemblement populaire face à la ligne de la défaite assurée. On peut relire à cet égard le texte d’Anton Pannekoek sur les grèves et leur nature politique parfois inconsciente (texte publié en 1948) et plus près de nous analyser l’impact du mouvement des gilets jaunes qui a démarré le 17 novembre 2018 sur le mouvement social. Observons déjà comment s’amorcent les conditions d’un mouvement social hors mouvement syndical ou le développement, dans les manifestations traditionnelles, des « cortèges de tête de la jeunesse » qui se placent devant le carré de tête des dirigeants syndicaux comme pour leur signifier qu’ils les considèrent comme des bureaucrates sans efficience…
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