Crise du COVID-19 : Entretien croisé avec Alessio Arena (Fronte Popolare Italie), Annie Lacroix-Riz, Jean-Pierre Page et Fadi Kassem
La crise profonde liée à la pandémie du covid-19 et à la crise systémique du Capitalisme posent de nombreuses questions. Alessio Arena, secrétaire national du Fronte Popoplare en Italie, Jean-Pierre Page – militant syndical CGT bien connu, Fadi Kassem – secrétaire national adjoint du PRCF, et Annie Lacroix-Riz – professeur d’histoire contemporaine – ont accepté de répondre en exclusivité aux questions d’Initiative Communiste. L’occasion d’apporter avec leur point de vue de communistes italien et français, de syndicaliste et avec l’éclairage historique de la connaissance des grandes crises du système capitaliste, une analyse de la situation, de ses causes et conséquences, et des solutions et mobilisation à construire dès maintenant pour s’en sortir.
Initiative Communiste : Comment selon vous le mode de fonctionnement de la société actuelle, sur les plans national, européen et mondial, a-t-il précipité la diffusion du virus et l’engorgement catastrophique des systèmes de soins ?
Annie Lacroix-Riz : Le péril de pandémie est signalé par les scientifiques du monde depuis vingt ans. Comme dans toute l’Europe et le « monde libre », les gouvernements de France, qui gavent les grands groupes, ont cassé l’université et la recherche autant que le système de santé. Ils ont estimé que la recherche des vaccins, peu rentables, surtout dans le monde sous-développé que l’impérialisme mondial tient dans la misère, devait s’arrêter. Le gouvernement français a rappelé en mars 2020 qu’il maintenait sa ligne des « appels à projet », à court terme, qui ont porté une atteinte fatale à la recherche, fondamentale et appliquée.
LIRE LA SUITE :
Deuxième partie
Initiative Communiste : Que vous inspirent les réactions des forces politiques syndicales et politiques qui se réclament du camp populaire face à cette crise et aux mesures prises par Macron sur le terrain sanitaire ET sur le terrain social, politique et économique ? L’heure est-elle à l’unité nationale derrière Macron, au dialogue social entre le MEDEF et les syndicats, ou à une nouvelle forme de la lutte des classes ?
Alessio Arena : À notre avis, la gauche politique et le monde syndical italien font preuve, en ce moment, d’une subordination culturelle excessive au gouvernement et au patronat. Notre devoir est d’indiquer une sortie de la crise qui réponde aux intérêts des classes laborieuses, et non de nous limiter à des critiques et des invectives quotidiennes. Certaines forces politiques et syndicales, dont nous, nos alliés du PCI et d’autres, sont en train d’élaborer progressivement des propositions sur la base d’orientations stratégiques qui ont été consolidées depuis des décennies et qui sont maintenant clairement confirmées par les faits. Nous devons travailler ensemble pour donner à toutes ces propositions un cadre et une logique unifiants, afin de répondre à la situation avec un profil programmatique. Nous espérons que la gauche française fera de même et nous étudions avec attention les positions du PRCF, qui témoignent d’un esprit d’inspiration avant-gardiste.
LIRE LA SUITE :