HÔPITAL : Qu’est-ce que la T2A ?


Jean-François Mattei : le casseur hospitalier
Par Laure DAUSSY
Le 15 mai 2020
Son nom reste associé à sa gestion calamiteuse de la canicule de 2003. Pourtant, ce n'est peut-être pas ce qu'il a fait de pire.
Chaque ministre, depuis une trentaine d’années, a œuvré pour rendre l’hôpital plus « rentable », au détriment du service public. Mais la situation délétère de l’hôpital aujourd’hui doit beaucoup à l’époque où Mattei était ministre de la Santé. « La période 2002–2004 est un moment charnière pour l’hôpital public », confirme Pierre-André Juven, coauteur de l’ouvrage La Casse du siècle. À propos des réformes de l’hôpital public (éd. Raisons d’agir).
Remettons-nous dans le contexte : on est en 2002, Chirac est au pouvoir, Raffarin, Premier ministre. À l’époque, dans les journaux, dans les discours politiques, on ne parle que du « trou de la Sécu ». « M. Mattei tente de contenir le déficit « abyssal » de la « Sécu » », titre ainsi un article du Monde. Un « trou » qui atteint 10,6 milliards en 2003, estimé à 14,1 milliards en 2004, « en l’absence de plan de redressement », précise le journal. Alors, pour y remédier, Mattei va œuvrer à un durcissement de l’« objectif national de dépenses d’assurance maladie » (Ondam) qui, chaque année, fixe, par une loi, le montant maximal des dépenses de l’assurance-maladie. L’Ondam existe depuis 1996, mis en place sous le gouvernement Juppé. Mais à partir de ce durcissement en 2002, il impacte fortement l’hôpital.