Après la mort de George FLOYD, une éditorialiste du Monde rêve d’une réunification occidentale par la base - Par Pierre Lévy

Dans sa dernière chronique, Sylvie Kauffmann estime que les manifestations «anti-discriminations» pourraient rapprocher les deux rives de l’Atlantique au détriment de Moscou et de Pékin, relève Pierre Lévy, rédacteur en chef du mensuel Ruptures.
«Depuis deux semaines, à Russia Today et à Global Times, c’est tous les jours la fête». C’est ainsi que Sylvie Kauffmann, éditorialiste au Monde, débute sa dernière chronique (Le Monde daté du 11/06/20). Car, pour notre estimée consœur, cela ne fait aucun doute : tant à Moscou qu’à Pékin – dont les médias précités constituent, de son point de vue, les évidents « organes de propagande » respectifs – on se réjouit de voir une « bonne flambée d’émeutes dans les grandes villes américaines », et l’on débouche le champagne dès lors que «la contestation s’étend, de manière inespérée, aux villes européennes». Il est bien sûr ici question de l’émotion qui a culminé après l’assassinat de George Floyd lors d’une arrestation effectuée par quatre policiers de Minneapolis, et dont les images ont fait le tour du monde. Mais pour Sylvie Kauffmann, les dirigeants russes et chinois ont tort de se frotter les mains : « Ce qu’ils perçoivent comme une faiblesse des démocraties libérales, cette capacité à produire de la contestation et du désordre, est en réalité leur force ». L’affirmation est audacieuse. On doute que, pour l’heure, le maître de l’Elysée et le locataire de la place Beauvau s’enthousiasment outre mesure de cette capacité à produire «de la contestation et du désordre ».
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