Thierry Deronne : « La RÉVOLTE qui a lieu aux ÉTATS-UNIS est la même qui fonde la résistance du PEUPLE VÉNÉZUÉLIEN »

Thierry Deronne, journaliste belge vivant au Venezuela, licencié en Communications Sociales (IHECS, Bruxelles). Vice-président de la télévision publique Vive TV, Caracas. Cofondateur de l’Escuela Popular de Cine et de la télévision communautaire Teletambores (Maracay). Co-dirige actuellement la seconde chaîne publique Vive Tv.

Quelle est la situation qui prévaut en ce moment au Venezuela ?
Les problèmes quotidiens dérivés du blocus états-unien et des sabotages, comme le manque d’eau, de gaz, d’électricité, d’essence, ou la guerre des prix d’un secteur prépondérant, qui ont brutalement diminué le pouvoir d’achat, n’ont pas entraîné la révolte populaire qu’espèrent les Etats-Unis. D’une part parce que le gouvernement continue à inventer des barrières de contention, allocations, nourriture à bas prix, d’autre part parce que la population est dans une école de résistance depuis six ans au moins, s’entraide et s’adapte très vite. Le traitement de la pandémie, les dépistages massifs et gratuits à domicile, le rapatriement gratuit de dizaines de milliers de vénézuéliens pris au piège de l’explosion du virus dans les régimes néo-libéraux voisins, réaffirment cette volonté politique de protéger la population de la part du gouvernement Maduro. Enfin, la coopération des « deux tiers du monde » rêvée par Simon Bolivar s’incarne. Le blocage états-unien de ses raffineries extérieures et de l’importations d’additifs pour la produire sur place avait privé le Venezuela d’essence. Cinq tankers envoyés par l’Iran viennent de briser le blocus états-unien/européen. Menacés par l’administration Trump, escortés par l’armée bolivarienne dès leur arrivée dans les eaux vénézuéliennes, ces navires apportent de l’essence pour deux semaines et des additifs pour poursuivre sur place la production. Cette victoire face à la longue guerre économique – lancée en 2013 et renforcée pendant la pandémie – est un espoir pour beaucoup de nations subissant les « sanctions » – mesures coercitives unilatérales – de l’Occident.
On a appris qu’il y a eu le 3 mai dernier une opération baptisée « Opération Gédéon » qui consistait à kidnapper ou tuer le président Nicolás Maduro et plusieurs membres de son gouvernement. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ?
Après le décès du Président Hugo Chavez et l’élection en 2013 de Nicolás Maduro à la présidence du Venezuela, dans un contexte de chute mondiale des prix du pétrole, les États-Unis ont cru l’heure venue d’anéantir la révolution bolivarienne et d’effacer son influence en Amérique Latine.
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