L’ABSTENTION aux élections municipales : phénomène accidentel, tendance structurelle
L’abstention massive est le fait politique le plus saillant du dernier scrutin. Elle devrait conduire à une retenue dans l’interprétation des résultats surtout quand on en infère des enseignements nationaux (pour le moins hasardeux). Mais dans notre système hyperprésidentialisé, la tendance à prêter un sens national aux élections locales est irrépressible. Ainsi cette désertion électorale sans précédent n’a pas empêché le verdict d’une « vague verte » de s’imposer. C’est un effet loupe assez classique qui conduit à concentrer l’attention sur les grandes villes mais aussi, sans doute, la conséquence de l’ethnocentrisme interprétatif de journalistes urbains, proches des préoccupations écologistes.
Par Rémi Lefebvre, professeur de science politique, université de Lille.
Ce qui ne souffre pas la contestation c’est la démobilisation électorale massive que cette élection dite « de proximité » a suscitée. Alors que les municipales ont longtemps été (avec la présidentielle) l’élection la plus mobilisatrice, la participation tend à s’y aligner sur les autres scrutins. C’est le dernier avatar de l’affaissement de notre système politique et représentatif. La démocratie territoriale sort dévastée de la dernière séquence électorale. Le choix de maintenir le premier tour puis d’organiser à toute force le second avant l’été (pour sanctuariser l’élection de 30 000 maires en mars) a été lourd de conséquences.
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