AFFAIRE OBONO, CELA NE REGARDE PAS LE JUGE – Une tribune de Régis de Castelnau

« Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ! » Depuis quelques jours, l’affaire « Valeurs actuelles » versus Danièle Obono a vu refleurir cette invocation.
Les tenants de la « gô-gauche » se sont précipités sur l’incident avec gourmandise, en lançant les appels habituels à la punition judiciaire, formulés par tous ceux qui rêvent de voir les juges interdire la parole aux méchants qui ne pensent pas comme eux. Daniel Obono elle-même n’a pas manqué de brandir directement la menace en se présentant comme victime d’une « violence sans nom » et en annonçant qu’elle étudierait « sérieusement la question de porter plainte » . Comme le souligne avec une grande pertinence Anne-Sophie Chazaud dans son ouvrage à paraître dans quelques jours (« Liberté d’inexpression », chez l’Artilleur), ce recours systématique au judiciaire est devenu un des outils essentiels de la censure contemporaine. L’objectif est double : d’abord instrumentaliser le juge pénal en le faisant intervenir dans le champ du débat politique, et ensuite intimider l’adversaire, personne n’ayant envie de se retrouver à la barre des accusés. Avant d’expliquer pourquoi les envies de punitions judiciaires de Danièle Obono ne devraient normalement pas pouvoir être suivies d’effet, revenons quelques instants sur l’incendie qui a ravagé le champ politique et les réseaux sociaux pendant le week-end.
Cette séquence mérite trois observations. Tout d’abord relevons le caractère à la fois détestable et contre-productif du dessin paru dans « Valeurs actuelles ». Ensuite notons la violence et l’unanimité de la réaction des acteurs politiques de tous bords. Enfin observons l’effet boomerang que le courant racialiste antipopulaire est en train de subir.
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