PRODUCTIONS AGRICOLES ET ANIMALES : N’en déplaise aux multinationales et aux gouvernants, l’avenir est à la RELOCALISATION
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« N’en déplaise aux multinationales et aux gouvernants, l’avenir est à la relocalisation »
Entretien avec les chercheurs Pierre Bitoun et Yves Dupont
Pierre Bitoun, sociologue et ingénieur d’études à l’INRA, et Yves Dupont, chercheur à l’INRA puis professeur émérite de socio-anthropologie à l’Université de Caen, sont notamment les auteurs du Sacrifice des paysans, une catastrophe sociale et anthropologique (L’Échappée, 2016). Face à ce qu’ils estiment être un ethnocide, ils ont accepté de répondre aux questions de Voix de l’Hexagone.
Propos recueillis par Ella Micheletti.
Voix de l’Hexagone : Le précédent ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a ordonné en juin dernier la suspension immédiate de l’agrément de l’abattoir ovin de Rodez, après la diffusion d’une vidéo de L214. Selon vous, les actions de ce type d’associations militantes peuvent-elles permettre d’ouvrir la voie à une amélioration globale de la condition animale, thème aujourd’hui central pour le monde agricole ?
Pierre Bitoun et Yves Dupont : Pour répondre à votre interrogation, il est nécessaire de faire comme souvent un peu d’histoire hexagonale, mais qui vaut également pour bien d’autres pays. La dénonciation des mauvais traitements infligés aux animaux, qu’elle porte sur les conditions de leur élevage ou de leur abattage, est en effet une question déjà ancienne, liée au mouvement général d’industrialisation des productions agricoles et animales qui n’a cessé de s’accélérer depuis 1945. On distingue assez aisément deux périodes, auxquelles correspondent des types différents de critiques et de résistances. Elles cohabitent de nos jours, dans un méli-mélo qui mérite quelques éclaircissements car s’y manifestent d’importants clivages, d’idées et de pratiques, difficilement dépassables.
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