Comme le PS, la France insoumise paye son ABANDON DE LA NATION et des CLASSES POPULAIRES
/image%2F1449569%2F20201013%2Fob_2e190f_meeting-melenchon-18mars2017-paris.jpg)
/image%2F1449569%2F20201013%2Fob_64b620_le-figaro-f.jpg)
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Remportant 19,6 % des suffrages exprimés, Jean-Luc Mélenchon provoque la surprise lors de l’élection présidentielle de 2017. Depuis, son crédit semble dilapidé, analyse Hadrien Mathoux dans un essai qui offre une réflexion fouillée sur les impasses rencontrées par la gauche dans son ensemble.
Par Aziliz Le Corre
Hadrien Mathoux est journaliste politique à Marianne. Il est chargé du suivi de la gauche et notamment de La France insoumise. Il publie Mélenchon: la chute, Comment La France insoumise s’est effondrée, aux éditions du Rocher.
FIGAROVOX. - Votre livre se nomme «Mélenchon: la chute». Toutefois, avant d’en arriver à ce point, voyons ce qui a constitué son acmé. En 2017, Jean-Luc Mélenchon se hisse à la quatrième place de l’élection présidentielle, avec 19,6 % des suffrages exprimés. Selon vous, qu’est-ce qui a constitué son succès?
Hadrien MATHOUX. - Il faut prendre la mesure de l’exploit qu’a réalisé Jean-Luc Mélenchon en 2017: réunir plus de sept millions de voix en défendant un programme aussi radical, qui plus est en ayant face à lui un candidat issu de l’aile gauche du Parti socialiste en la personne de Benoît Hamon, constitue un coup de maître. Il s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les qualités personnelles propres à Jean-Luc Mélenchon, son charisme, son talent d’orateur lors des discours et des débats, l’efficacité de sa posture de pédagogue apaisé, sa capacité à incarner la défense de la dignité populaire. Ensuite, le choix payant d’une stratégie populiste, qui était loin de se limiter au fait de chanter la Marseillaise et de réintroduire des drapeaux tricolores en meeting ; lors de la campagne, Jean-Luc Mélenchon a envoyé balader tous les référents du gauchisme culturel pour adopter une ligne transversale combinant socialisme, patriotisme et républicanisme. Enfin, si l’Insoumis ne s’est pas présenté comme le candidat de la gauche durant la dernière présidentielle, il a de fait occupé ce rôle aux yeux de l’électorat, notamment au détriment de Benoît Hamon. Ce qui a mécaniquement entraîné le ralliement d’une large fraction du «peuple de gauche» sur son nom.
LIRE LA SUITE :