LA NUIT AMÉRICAINE [sur le blog de Descartes]
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L’élection a eu lieu. Le président sortant obtient selon les premiers résultats 46%, contre 54% au nouveau prétendant. Le Conseil constitutionnel invalidera une partie des bureaux de vote, et donnera la victoire au président sortant avec 51% des voix contre 49% à son adversaire. Tous deux se proclameront vainqueurs, et prêteront le serment d’usage. Il s’ensuivra une guerre civile, et une intervention étrangère sera nécessaire pour rétablir la paix. Et pour donner au pays un président par la force des armes.
Le scénario que je viens de décrire est réel : il s’est déroulé en Côte d’Ivoire en 2010-11. Il n’est pas isolé : partout se développe une logique de polarisation qui fait qu’aucun secteur n’est prêt à admettre sa défaite, à reconnaître qu’il a été battu dans les règles et que le vainqueur est légitime à gouverner. On a vu cette logique à l’œuvre en Afrique, mais aussi en Amérique Latine et ailleurs. On croyait naïvement que c’était réservé à des pays du tiers monde, dans lequel un doute légitime sur le respect des règles démocratiques et de la transparence de l’élection était permis. Certains découvrent, en observant l’élection présidentielle aux Etats-Unis, que le mal est bien plus profond, et que personne n’est vraiment immunisé, pas même le champion du soi-disant « monde libre »…
D’autres, plus observateurs et plus cyniques, ne seront pas surpris. Cela fait longtemps que les signes inquiétants étaient visibles. Il est de plus en plus fréquent qu’une consultation électorale soit suivie d’un procès en légitimité du vainqueur. On se souvient des procès en illégitimité contre Macron instruits par Mélenchon et ses amis – mais aussi par Edwy Plenel et ses comparses. On se souvient aussi de la demande d’un « deuxième référendum » en Grande Bretagne lorsque les britanniques ont eu le mauvais goût de voter pour le Brexit. Et ne parlons même pas de ce cher Juncker, qui pouvait affirmer « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » sans qu’aucun leader démocratiquement élu n’exige sa démission. Comment exprimer plus clairement que la légitimité ne réside plus dans le choix démocratique, que celui-ci n’est légitime que s’il est conforme aux lois d’airain des « traités » ?
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Ne leur pardonnez pas, seigneur, ils savent très bien ce qu'ils font.
Mon cher Samuel Paty, je ne sais pas si là où vous êtes maintenant vous pourrez lire ces lignes. Si c'est le cas, j'espère que le dieu que vous aurez trouvé là-haut ressemble plus à celui du...