Opération AQUARIUM : quand la CIA « écoutait » le PCF…
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L’immeuble de la direction nationale du PCF, place du Colonel-Fabien, fut tout un temps espionné par les services secrets américains. Un fonds d’archives l’atteste. Retour sur une affaire qui fit du bruit au milieu des années 70.
Tout s’arrête en janvier/février 1976. Pourquoi ?
L’agence doit réaliser au fil des semaines qu’il se passe quelque chose d’anormal dans la surveillance du siège du PCF. Chaque fois qu’elle marquait un point (par exemple avec la pose d’un micro dans la voiture de Marchais ou l’établissement d’un contact apparemment prometteur avec un homme du service Entretien), cet avantage était contré assez vite : la voiture « sonorisée » est changée, la taupe est « remerciée » et ne travaille plus à Fabien. Bizarre. Les paranos de la CIA flairent l’embrouille. Car tout se passe comme si le Parti avait un espion chez les espions si l’on peut dire. Marchal finit par être soupçonné. On sait (il l’aurait dit à Guérin et Durand ?) qu’il passe à nouveau au détecteur de mensonges avec un spécialiste venu tout exprès de Francfort. Trois jours de passage au détecteur, c’est dire si ses employeurs avaient un gros doute.
Ensuite Marchal disparaît. On ne sait pas ce qu’il est devenu.
Lui n’a pas dû être étonné d’être soupçonné par l’agence, il s’y attendait.
Dès l’été 1975, selon les archives, il se sent filoché, pense que son téléphone est sous écoute. Il en parle à Guérin, lui demande si c’est le PCF qui le piste ? Il ne doit pas trop y croire et sent bien que c’est sa maison-mère qui l’a à l’œil.
Marchal savait qu’il exerçait un métier précaire… Il s’y attendait et il s’y préparait. Marchal a le sens de la débrouille. Un jour il parla d’un proche (un autre espion) qui avait travaillé pour la sécurité de l’Otan, qui avait réalisé des centaines de fiches, prêtes à être vendues ou publiées…
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