Le PCF et la PRÉSIDENTIELLE : J'y vas-t-y, j'y vas-t'y pas -Et si j’y vas, j’y vas seul ou avec qui et avec quel programme ?
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Les communistes débattent : c'est normal que les uns et les autres fassent connaître la stratégie qui leur parait la plus adaptée à la situation politique présente.
Cet échange intéresse tous les Français qui souhaitent un changement de société et la rupture brutale avec le système social et économique, qui mène notre pays, son peuple et la nation toute entière au désastre.
Membre du PCF de 1956 à l'an 2000, j'ai quitté le Parti lors du Congrès de Martigues, dont les thèses proposées - la priorité donnée à la "conquête des lieux de pouvoir" - c’est-à-dire à la présence prioritaire d'élus communistes au Parlement et dans les municipalités - la méthode pour y parvenir étant la présence du PCF dans des coalitions sans principe avec la social-démocratie.
Chacun a pu mesurer la nocivité de telles alliances, illustrées avec le gouvernement Jospin (1997 - 2002), qui a privatisé à tour de bras les entreprises nationales et, d'autre part, soutenu la guerre impérialiste menée par l'OTAN contre le peuple serbe. Sans oublier le consentement du PCF à la subordination de la France aux intérêts financiers européens dans le cadre de l'UE, condition exigée pour la participation communiste au gouvernement !
Cette stratégie a fait ses preuves avec des scores accordées aux candidats du PCF aux élections présidentielles suivantes à moins de 2%...
Aujourd'hui, l'appel de militants communistes publié ICI persévère dans l'erreur. Ils nous proposent - sans doute pour simplement conserver les élus PCF - de nouveaux de telles alliances sans principe avec le Parti socialiste de François Hollande, dont la politique ouvrit la voie à celle menée par Emmanuel Macron, propulsé par le capital financier mondialisé, pour qui le PCF a appelé à voter au second tour...
Mais la nouvelle alliance proposée par l'Appel s'élargit aux écologistes, dont le projet de société vise à poursuivre et accentuer la désindustrialisation de la France. C'est-à-dire à abaisser notre pays au rang de puissance totalement asservie au capital allemand.
Telle est l'alliance que nous propose en définitive les signataires de l'Appel.
Face à ceux-ci, se dressent les partisans d'une candidature communiste aux prochaines présidentielles. Ce choix semblerait plus conforme au désir d'affirmer les choix propres au PCF comme alternative aux combinaisons sans principe prônées par leurs camarades.
Encore faudrait-il préciser la nature et l'étendue de la rupture préconisée par les camarades soutenants, avec Fabien Roussel, la stratégie d'une candidature autonome.
Et c'est là que le bât blesse...
Car le secrétaire général du PCF illustre sa stratégie d'une curieuse manière. C'est lui qui revendiquait la tête de liste pour les régionales en Hauts-de-France avec... les Ecologistes et le PS, et aussi avec le parti de Mélenchon. Et c'est Fabien Roussel qui a finalement cédé la première place à une Verte !
Nous sommes bien loin de l'affirmation de la nécessaire autonomie communiste...
Sans nous ingérer dans les orientations du PCF, qui sont du seul ressort de ses adhérents, nous avons voulu préciser les remarques de militants toujours communistes, mais qui ne se retrouvent toujours pas dans le Parti communiste.
Jean LÉVY
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