À quand le syndicat NON-MIXTE ? [sur le blog de Descartes]
Est-ce vraiment important ? Alors que la pandémie non seulement fait des ravages, mais nous montre chaque jour ce que la bienheureuse routine du « monde d’avant » nous cachait en termes de dégradation de nos institutions, de notre économie, de notre système éducatif, de notre capacité me à « faire société », est-il utile de passer du temps à analyser les activités « non mixtes » organisées par un syndicat étudiant vivant plus de la mémoire des splendeurs passées que de son influence réelle ?
La réponse est, mes chers lecteurs, positive. Non parce que ce qui arrive à l’UNEF change la face du monde. C’est loin d’être le cas. Les choix du syndicat d’organiser des activités « non mixtes » n’a même pas le mérite de l’originalité. Cela fait des années que l’on connaît dans le monde syndical, politique et universitaire ce type d’activités, des ateliers « réservés aux racisés » d’un syndicat enseignant aux « camps d’été décoloniaux » et aux séminaires comme « paroles non blanches » mises en place par des universitaires de Paris VIII. Mais ces choses se faisaient discrètement, pendant que les leaders de la gauche regardaient ailleurs. Et si la chose s’ébruitait grâce à la droite ou au Front National, on assistait aux classiques « c’est condamnable mais ». Si l’affaire est importante aujourd’hui, c’est parce que des voix importantes dans la gauche « officielle » ont viré leur cuti et se sont levées pour défendre explicitement ces pratiques. Nous ne sommes plus dans le contexte d’une pratique déviante de quelques soldats perdus du gauchisme, mais dans une modalité de combat politique approuvée à gauche par des leaders de tout premier plan – comme Jean-Luc Mélenchon et Eric Coquerel pour LFI, Julien Bayou et Yannick Jadot pour EELV – sans compter les seconds couteaux qui sous la bannière des « anciens de l’UNEF » donnent leur bénédiction à ce genre de pratique dans une tribune publiée dans le journal soi-disant de référence. Certes, honneur à qui honneur est dû, socialistes et communistes sont restés sur leurs positions traditionnelles de défense de la mixité. Mais ce n’est pas de leur côté que se situe la dynamique de gauche aujourd’hui. L’affaire est donc importante parce qu’elle trace une claire ligne de division entre une « ancienne gauche » déclinante attachée aux valeurs des Lumières, face à une « nouvelle gauche » prête à embrasser les idéologies différentialistes, certes venues d’outre-Atlantique, mais dans la création desquelles nos élites de gauche bien à nous n’ont pas été inactives.
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