DIE LINKE : La gauche allemande a une nouvelle direction mais pas de stratégie
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Par Loren BALHORN, fondateur et rédacteur en chef de l’édition allemande de Jacobin.
Après des années de stagnation dans les sondages et de baisse de ses résultats électoraux, le parti allemand Die Linke [La gauche] espère que sa nouvelle équipe dirigeante, issue de son congrès de février dernier, lui fera retrouver les perspectives prometteuses des années 2000. Mais alors que sa base sociale dans l’ancienne Allemagne de l’Est se fragmente, Die Linke n’a pas seulement besoin d’une stratégie marketing différente – il doit plutôt reconstruire ses racines dans la vie de la classe travailleuse.
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Les 26 et 27 février dernier, Die Linke a finalement tenu son Congrès tant attendu. Janine Wissler, étoile montante de l’aile gauche du parti, et Susanne Hennig-Wellsow, cheffe du parti en Thuringe – où Die Linke gouverne à la tête d’une coalition de centre-gauche – ont succédé à Bernd Riexinger et Katja Kipping, qui étaient de longue date coprésidents du parti.
Le mandat de près de neuf ans de Riexinger et Kipping était, à l’origine, un mariage de convenance entre ce qui se présentait comme l’extrême-gauche du parti et un pan non négligeable de sa partie plus modérée. Ils ont chapeauté une forme de stabilisation au sein du parti, mais aussi son indéniable stagnation. Ni l’un ni l’autre ne s’est montré particulièrement charismatique ou habile aux yeux du public, et il et elle ont vu leur leadership contesté à plusieurs reprises dans les médias par l’ancienne co-présidente du groupe parlementaire Die Linke, Sahra Wagenknecht, qui a lancé une tentative malheureuse de formation populiste de gauche, Aufstehen, en 2018 .
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