À propos du vote RN chez les POLICIERS…
Vote RN chez les forces de l'ordre : « Les intentions de vote expriment aussi des souffrances »
Par Hadrien Brachet
De nombreuses personnalités politiques se sont jointes à la manifestation de soutien aux forces de l'ordre ce mercredi 19 mai. Une opération séduction ? L'avantage semble en tout cas être au Rassemblement national, alors qu'une récente enquête du Cevipof réalisée par Ipsos indiquait qu'au moins 60 % des forces de l'ordre voteraient Marine Le Pen au second tour face à Emmanuel Macron en 2022.
Pour « Marianne », Jérôme Sainte-Marie et Bruno Cautrès analysent les déterminants du vote policier.
Opération reconquête ? Plusieurs personnalités politiques de gauche, comme Yannick Jadot, Anne Hidalgo ou Fabien Roussel se sont jointes à la manifestation de soutien aux forces de l'ordre ce mercredi 19 mai. Une action qui a tout d'une mission en terrain hostile. À en croire une enquête* du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée par Ipsos et dont L'Opinion a révélé les premiers extraits, les forces de l'ordre voteraient au moins à 60 % pour Marine Le Pen au second tour dans le cas d'un duel face à Emmanuel Macron en 2022. Au premier tour, 44 % se prononceraient pour la présidente du Rassemblement National, 24 % pour Xavier Bertrand et 20 % pour Emmanuel Macron. Des chiffres variables d'une position, d'un grade à l'autre. Chez les policiers actifs, 74 % voteraient Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, contre 51 % chez les retraités. Comment expliquer ce soutien important à la candidate du Rassemblement national (RN) ? Et la faiblesse du vote à gauche chez les forces de l'ordre ? Marianne s'entretient avec Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof et Jérôme Sainte-Marie, sondeur, président de la société PollingVox.
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Marianne : Que traduisent ces intentions de vote massives, d'après l'étude du Cevipof, pour le Rassemblement national ?
Bruno Cautrès : D'abord, ce n'est pas une donnée nouvelle. C'est un phénomène inscrit dans des tendances de plus longue durée. J'ajoute qu'il y a une forme de prudence à avoir, l'enquête dont sont issues ces données n'est pas spécifiquement consacrée aux forces de l'ordre, il s'agit d'une enquête électorale plus large dont on a extrait une sous-catégorie de la population, avec des policiers et des militaires. Si on avait une enquête exclusivement sur les forces de l'ordre on obtiendrait sans aucun doute un tableau plus nuancé.
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