Souveraineté, FREXIT... Quelques ENJEUX PRÉSIDENTIELS ou pourquoi ne pas exiger le FREXIT n’est pas trahir la souveraineté - Par Denis Collin
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Un pouvoir souverain est un pouvoir au-dessus duquel il n’y a aucun autre pouvoir. Pour les croyants, la souveraineté appartient à Dieu et à lui seul. À qui Dieu délègue-t-il la souveraineté sur Terre ? Voilà la question qui occupe la formation de l’Europe occidentale au Moyen âge : la puissance souveraine appartient-elle au Pape, et donc à l’Église, ou à l’empereur de Rome devenu Saint Empereur romain germanique ? Les guelfes et les gibelins se séparaient sur ces questions. Les rois d’Angleterre, de France mais aussi d’Espagne se proclamaient de leurs souverains — être maître chez soi, voilà la souveraineté. Mais bientôt certains théologiens et certains penseurs politiques affirmèrent que la souveraineté politique du roi était légitimée seulement dans la mesure où elle était la vox populi. Quand la déclaration de 1789 affirme que la souveraineté réside essentiellement dans la nation, elle se pose comme l’héritière de toute cette tradition. Une tradition qui est foncièrement étrangère aux autres grandes civilisations, soit dit en passant. La souveraineté, c’est la constitution du politique en tant que tel.
Pourtant qu’un pouvoir soit souverain ne signifie pas qu’il ne se plie à aucune contrainte extérieure. Ce serait absurde ! La souveraineté tout d’abord ne s’exerce que pour autant que l’État a la puissance de l’exercer. Un État n’est souverain que dans la mesure même où il peut affirmer sa propre existence face aux autres États.
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